Marine Le Pen débaucherait bien chez Les Républicains

Marine Le Pen - AFP
Marine Le Pen va présenter ses vœux 2016 ce jeudi vers 11 heures. Quelques semaines après avoir échoué à remporter la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, la présidente du Front national devrait donner le top départ de son opération Elysée 2017. Forte d'un nombre d'électeurs toujours plus grand à chaque scrutin intermédiaire, Marine Le Pen entend aller sur le terrain convaincre les Français de lui faire confiance. "A l'image de Jacques Chirac en 1995, il faut jouer à fond la proximité", explique un cadre du parti au Parisien jeudi.
Mais au FN on envisage aussi la stratégie politico-politicienne. Convaincu que leur candidate sera au second tour, la question des alliances à laquelle Marine Le Pen "n'a jamais été opposée" se pose tout comme celle des membres d'un futur gouvernement. Justement Marine Le Pen espère profiter de ces 16 mois pour "créer des liens". Naturellement les noms du leader de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan ou de Philippe De Villiers s'imposent.
Guaino, Morano, Zemmour: de la réalité à la fiction
Mais la direction du Front national regarde aussi de près ce qui se passe chez Les Républicains de Nicolas Sarkozy. Preuve que l'idée fait son chemin, un ancien ministre, qui a accepté une rencontre, confie au Parisien: "Si Marine Le Pen change le nom du parti et si le PS et une parie de Les Républicains continuent à faire ami-ami, ça va poser des problèmes, y compris à moi."
Une bande dessinée (La Présidente aux éditions les Arènes) qui anticipe sur l'arrivée de Marine Le Pen à l'Elysée envisage un gouvernement où Gérard Longuet, Nadine Morano ou Eric Zemmour auraient leur place. Plus crédible, du côté du FN on cite souvent les noms de Henri Guaino, l'ex-plume de Nicolas Sarkozy, ou les députés Pierre Lellouche ou Jacques Myard comme des cibles de choix.
L'issue de la primaire à droite et au centre et l'orientation politique du candidat pourrait lui faciliter la tâche et asseoir le projet d'obtenir suffisamment de députés (15) en 2017 pour déjà constituer un groupe à l'Assemblée nationale. Un gage à la fois de visibilité et de manne financière grâce aux aides de l'Etat. Certains instituts de sondages tablent même sur des chiffres allant jusque 76 députés en 2017. Et pour nouer des contacts, le FN profite désormais de son matelas d'élus locaux sans se priver de rêver à un avenir radieux.