Jean-Philippe Tanguy assure que le RN est favorable à une dissolution de l'Assemblée nationale

Le député du Rassemblement national Jean-Philippe Tanguy à l'Assemblée nationale le 1er juillet 2025 - JULIEN DE ROSA / AFP
"C'est la meilleure des possibilités". Jean-Philippe Tanguy, président délégué des députés du RN, assure ce lundi 7 juillet dans un entretien au Figaro que sa formation est favorable à une dissolution de l'Assemblée nationale avant 2027, même si ce scénario priverait Marine Le Pen de son mandat de députée.
"Alors que le reste du monde connaît des changements profonds et rapides, la France est totalement paralysée", se justifie-t-il en référence à la division en trois blocs de l'Assemblée nationale, qui prive le gouvernement de majorité absolue. Et d'ajouter: "Chaque jour qui passe depuis un an est du temps perdu pour la France."
Un an après les élections législatives anticipées de 2024, Emmanuel Macron peut à nouveau dissoudre l'Assemblée nationale. Un scénario que le chef de l'Etat souhaite éviter mais qu'il n'a pas écarté pour autant. Indéniablement, la question se posera si François Bayrou et son gouvernement sont renversés.
Le Pen peut exercer son influence "à la fois dans l'Assemblée nationale et en dehors"
En cas d'élections législatives anticipées, Marine Le Pen ne pourrait se présenter en raison de sa condamnation en première instance, pour détournement de fonds publics, à une peine d'inéligibilité avec exécution provisoire dans l'affaire des assistants parlementaires du FN.
Mais Jean-Philippe Tanguy assure que la situation judiciaire de la leader d'extrême droite ne serait pas un problème:
"Au-delà des recours qui lui permettraient de réparer l'injustice qu'elle subit, Marine Le Pen a une telle influence politique qu'elle peut l'exercer à la fois dans l'Assemblée nationale et en dehors."
Alors que le RN laisse planer avant l'automne budgétaire la menace d'une censure, qui deviendrait effective si l'extrême droite joignait ses voix à la gauche, Jean-Philippe Tanguy montre les muscles, déclarant:
"Si François Bayrou et le bloc central pensent que cette condamnation injuste les protège d'une censure, ils se trompent lourdement sur le courage et les valeurs de Marine Le Pen."
Marine Le Pen, interrogée par RTL jeudi 3 juillet, a elle-même estimé qu'une dissolution serait dans "l'intérêt des Français". Tout en précisant qu'elle croyait peu en cette possibilité, "compte tenu du très faible bénéfice que le président de la République pourrait en tirer."