Enquête judiciaire sur le FN: une "manipulation politique", pour Marine Le Pen

Marine Le Pen le 29 mars 2015 après le second tour des élections départementales. - Miguel Medina - AFP
La période est décidément complexe pour le Front national. Alors qu'une enquête judiciaire a été ouverte sur les campagnes électorales du Front national, un proche de Marine Le Pen, Frédéric Chatillon, a été mis en examen jeudi pour "financement illégal de parti politique". Selon Le Monde vendredi, les juges en charge de l'affaire souhaitent désormais entendre Marine Le Pen.
"Il y a une volonté absolument farfelue d'attraire mon nom dans une affaire judiciaire", affirme la présidente du FN. Face aux informations selon lesquelles deux cadres FN, Nicolas Bay et David Rachline, ont été salariés en mai et juin 2012 par la société Riwal, prestataire de service pour les campagnes électorales du FN, Marine Le Pen assure que "ces contrats ne sont pas des emplois fictifs. Ils le démontreront sans aucun problème".
David Rachline et Nicolas Bay mis en cause
Riwal a été mise en examen mercredi pour financement illégal de parti politique, en l'occurence le FN et Jeanne, le micro-parti de Marine Le Pen. Evoquer un "financement illégal d'une campagne présidentielle avec des contrats de mai et juin", soit après la campagne présidentielle qui s'est arrêtée pour elle au premier tour, le 22 avril 2012, "c'est une manipulation politique", dénonce Marine Le Pen. "Ca n'a aucun sens".
David Rachline, responsable de la campagne web du FN en 2012, désormais sénateur-maire de Fréjus (Var), et Nicolas Bay, responsable de la communication électorale dans la campagne frontiste, désormais député européen et secrétaire général du parti, ont confirmé avoir travaillé pour Riwal en mai et juin 2012.
"Cela correspondait à un véritable travail, a expliqué le premier. On avait besoin d'éléments de la part des candidats au bénéfice des sites internet de campagne créés par Riwal. Il nous a apparu plus logique au regard des comptes de campagne de l'indiquer comme un travail au bénéfice de la société Riwal."
"On a fait du zèle sur le plan juridique"
Le second, qui avait déjà confirmé en novembre avoir travaillé pour Riwal, a dit sa "sérénité absolue". "On a fait du zèle sur le plan juridique: j'étais chargé de rédiger le texte de campagne des candidats. Si Riwal le facturait alors que la prestation était faite par le Front, on aurait pu accuser le Front de fournir des moyens gracieusement à Riwal."