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Rassemblement national

En déclarant que les personnes à haut risque vital seront "non-prioritaires", Enedis s'attire les foudres du RN

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Le RN, mais aussi des députés LFI dans une moindre mesure, ont fustigé l'action de l'exécutif après les déclarations du porte-parole d'Enedis sur BFMTV.

L'intervention a fait largement réagir au Rassemblement national: invité de BFMTV lundi soir, le porte-parole d'Enedis Laurent Méric a indiqué que les personnes à haut risque vital ne sont pas "prioritaires" et " éventuellement délestables" en cas de coupures d'électricité cet hiver, même si des solutions pourront être mises en place.

"C'est ahurissant", a déploré dans la foulée Marine Le Pen, cheffe de file des députés du RN. Jordan Bardella a quant à lui fustigé un gouvernement qui "semble avoir perdu de vue tout respect élémentaire des Français et particulièrement des plus fragiles d'entre nous".

Pour le patron du parti, "les seuls dont il faut se délester une bonne fois pour toutes, ce sont nos dirigeants".

"Tout va bien"

Dans le sillage de Jordan Bardella et Marine Le Pen, de nombreux élus du RN se sont saisis du sujet. "Un drame national s'annonce dans l'indifférence absolue d'un gouvernement qui ne contrôle plus rien", a dénoncé Laure Lavalette, députée du Var et porte-parole de son groupe à l'Assemblée nationale. "C'est quoi le projet? Voilà le visage immonde de la macronie", a également tweeté Emmanuel Blairy, député du Pas-de-Calais.

Côté insoumis, Alma Dufour, députée de Seine-Maritime, a jugé que "c'est le moment de paniquer". "5 ans de mandat Macron pour en arriver là. Terrorisant de penser qu'il en reste 5 autres", a renchéri son homologue de la Vienne, Damien Maudet. Pour lui, "le gouvernement multiplie les annonces, mais la réalité est tout autre".

Philippe Juvin, député Les Républicains (LR) et médecin, y est allé d'un commentaire tout aussi lapidaire qu'évocateur: "Tout va bien."

"L'annonce, elle fait d'autant plus réagir, en tout cas elle étonne d'autant plus que ce n'est pas ce que nous avait dit, pour l'instant, le gouvernement", analyse notre éditorialiste politique Matthieu Croissandeau sur BFMTV.

Olivier Véran garantissait ainsi sur notre antenne le 1er décembre que les appareils respiratoires ne seraient pas coupés. "Les préfets disposent des listes de toutes les personnes potentiellement fragiles ou équipées à leur domicile d'appareil sensible. Ces personnes-là sont gérées individuellement pour éviter toute situation compliquée", avait détaillé le porte-parole du gouvernement.

"Attention particulière"

"Vraisemblablement", il faut néanmoins se fier aux déclarations d'Enedis selon Matthieu Croissandeau, "à moins qu'Olivier Véran ait déployé ou prévu un plan particulier."

"Pour le comprendre, il faut savoir d'abord que les coupures ne se font pas compteur par compteur, maison par maison, ni même immeuble par immeuble mais comme le précise le site gouvernement.fr, elles se feront de façon ciblée sur une zone géographique d'environ 2000 clients", détaille-t-il. Et de poursuivre: "Enedis a une obligation d'information en cas de coupure et non pas d'alimentation".

En cas de coupure d'électricité, "une attention particulière" sera portée aux personnes à haut risque vital, a défendu de son côté Laurent Méric sur BFMTV. Deux jours avant d'éventuelles coupures d'électricité, ces dernières seront contactées par Enedis.

"On va les appeler, on va leur envoyer un SMS, un mail, pour voir s'ils ont pris des précautions", a expliqué le porte-parole de la société. Ces personnes seront ensuite "aidées" par Enedis et acheminées "dans un endroit qui ne sera pas délesté pour que la plus grande garantie leur soit apportée".
Baptiste Farge