Ces militants FN qui rendent leur carte

Les dirigeants du FN vont devoir remobiliser les troupes. Alors que le congrès du parti doit se tenir ce week-end et révéler le nouveau nom du mouvement, certains militants, en proie au doute, ont décidé de ne pas renouveler leur carte.
"Un parti vieillissant"
C'est le cas de Jérémy Espaze, ancien responsable FN du Canton de Menton, qui a pris cette décision après cinq ans de militantisme actif.
"Avec la perte de Florian Philippot et de Marion Maréchal Le Pen, j’ai une vision d’un parti vieillissant", analyse-t-il. "Il manque un peu de nouvelles têtes et d’idées nouvelles. Ça ne sert à rien de continuer si vous sentez que c’est plus fébrile en haut. Vous avez besoin d’un chef".
Ce sentiment d'inquiétude envers l'avenir du parti est partagé par plusieurs militants, comme le constate Lionel Tivoli, secrétaire départemental FN des Alpes-Maritimes.
"Les militants ont fait remonter certaines inquiétudes, certains doutes. Il va y avoir des éclaircissements lors de ce congrès, sur l’économie, mais aussi sur l'équipe dirigeante qui va certainement être renouvelée. Il va y avoir des élections internes, notamment au comité central qui est l’organe qui permet de diriger le Front national. Tout ça constitue des interrogations que se posent, à juste titre, nos militants", explique-t-il.
51.487 adhérents en décembre
Alors que Marine Le Pen faisait état de 100.000 adhérents en octobre, le FN revendiquait dans un communiqué daté de décembre 51.487 militants à jour de cotisation. Selon l'ancien numéro deux du Front national, Florian Philippot, qui a quitté le parti fin septembre, ce nombre serait "en chute libre, en dégringolade totale".
Marine Le Pen, seule candidate à sa succession, est d'ors-et-déjà assurée d'être réélue ce week-end à la tête du FN. Elle devra, lors de son discours de clôture au congrès, proposer le nouveau nom du parti, qui sera ensuite soumis au vote des militants.