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Fleur Pellerin: "Je n'ai pas assez flatté"

Fleur Pellerin, lors de la passation de pouvoirs à Audrey Azoulay (en fond) au ministère de la Culture, le 12 février 2016.

Fleur Pellerin, lors de la passation de pouvoirs à Audrey Azoulay (en fond) au ministère de la Culture, le 12 février 2016. - Lionel Bonaventure - AFP

Dans un entretien à L'Obs, l'ancienne ministre de la Culture revient sur son éviction du gouvernement la semaine dernière. Sa faute selon elle? Ne pas avoir "assez flatté".

Victime du dernier remaniement, Fleur Pellerin revient ce mercredi sur son éviction du gouvernement la semaine dernière. "Je n'ai pas assez flatté", estime l'ancienne ministre de la Culture dans une interview à L'Obs

"Je n'ai pas voulu être la ministre de l'entre-soi", affirme encore Fleur Pellerin, qui pense avoir dérangé "un milieu parisien, autocentré".

Conseillée par Hollande, elle croit à une "boutade" 

Peu après sa nomination, François Hollande avait été filmé lui disant:

"Va au spectacle tous les soirs, il faut que tu te tapes ça, et tu dis que 'c'est bien', que 'c’est beau'. Ils veulent être aimés".

"J'avais pris ces mots du président pour une boutade, en fait ils étaient ma feuille de route", a déclaré Fleur Pellerin, remplacée le 11 février par Audrey Azoulay, ex-conseillère du président pour la culture.

"Il ne m'a jamais signifié que je faisais fausse route"

"La conception que j'ai du ministère de la Culture est celle d’un lieu central de la transformation sociale. (...) Il existe une autre conception du rôle de ce ministère, davantage tournée vers la préservation des positions acquises, et qui conduit à ne surtout pas faire bouger les lignes", explique l'ancienne locataire de la rue de Valois. "Je ne voulais pas que ce ministère soit celui du 1% qui va à l'Opéra et à la Comédie-Française."

"J'ai vu très souvent le président, et il ne m'a jamais signifié que je faisais fausse route", poursuit-elle.

"Mon grand regret est d'avoir mal su expliquer ce que j’étais en train de faire à la tête de ce ministère. Je suis fière de mon bilan d’action. C’est mon bilan de communication qui est mitigé", affirme Fleur Pellerin.

"Pour l'avenir, je n'exclus rien"

Dans son "bilan d'action", l'ex-ministre considère avoir surtout soutenu la création "grâce aux crédits d'impôt pour le cinéma, l'audiovisuel et la musique" et "pacifié le conflit des intermittents". "Le président et les ministres peuvent à nouveau fréquenter les salles de spectacle sans se faire siffler ou huer", juge Fleur Pellerin.

Dans cet entretien, elle regrette aussi que "ces quatre années au gouvernement, à l’Economie numérique, puis au Commerce Extérieur et enfin à la Culture, (aient) été soldées en quatre minutes".

"Dire que je n'ai pas accusé le coup, que je n’ai pas été choquée par la nouvelle serait mentir", explique Fleur Pellerin. "Mais je n’ai pas pleuré, comme je l'ai aussitôt entendu raconter ici ou là".

"Je voulais faire mes preuves comme ministre. Pour l'avenir, je n'exclus rien", a conclu l'ex-ministre, assurant qu'elle prendrait "une initiative dans les prochaines semaines".

A revoir, Fleur Pellerin, le "coeur serré" pour son dernier discours au ministère de la Culture: 

V.R. avec AFP