Fabius pointe du doigt la "dureté" de Poutine et les "contradictions" de Trump

Laurent Fabius, invité sur BFMTV ce mardi, est revenu sur le contenu de son livre, intitulé "37, quai des Orfèvres" et publié aux éditions Plon. L'ex-ministre des Affaires étrangères a donné son avis sur Vladimir Poutine, qu'il a qualifié "d'homme intelligent mais très dur". Malgré cette personnalité explosive qui a pourtant rallié François Fillon, "il faudrait avoir les meilleures relations possibles avec la Russie mais ne pas être complaisants", selon l'ancien président de l'Assemblée nationale.
Après avoir évoqué les polémiques engendrées par les actions du président russe en Crimée, l'écrivain a abordé le cas Donald Trump. Pour lui, le futur président des Etats-Unis, qui sera investi le 20 janvier prochain, tiendra sa parole en ce qui concerne la politique intérieure américaine. "Il fera ce qu'il a dit", a assuré Laurent Fabius avant de remettre en question ses promesses et pointer du doigt des "contradictions".
"Il dit que son adversaire est la Chine mais d'un autre côté, il vient de dénoncer l'accord transpacifique qui est passé avec beaucoup de pays, sauf la Chine. Donc la Chine est très heureuse de cela", a déclaré celui qui fut le numéro deux du gouvernement lors du quinquennat de François Hollande.
"Ce qui est à redouter pour nous, c'est que l'Europe ne soit pas prise en considération au premier plan", s'est-il inquiété, prenant pour exemple "le cas Barack Obama, qui considérait que tout ce qu'il se passait dans la zone pacifique et très peu en Europe et au Moyen-Orient".
La COP21 et son "paradoxe post-Paris"
Laurent Fabius s'est notamment félicité de l'accord sur le climat, qui a été un "immense succès sur la question du climat". "On a réussi à ratifier cet accord", a-t-il rappelé avant de pointer du doigt "un paradoxe post-Paris".
"L'accord a été excellent mais la situation est extrêmement inquiétante parce que nous ne sommes pas du tout au niveau de l'action anti-réchauffement qui serait nécessaire", a nuancé l'auteur du livre "37, quai des Orfèvres".
Objectif, Laurent Fabius a assuré que l'on "n'atteindrait pas les deux degrés d'augmentation mais trois ou quatre degrés". Des chiffres qui ne semblent pas sensibiliser le président élu Donald Trump, qui compare le réchauffement climatique à un "canular".