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Europe Ecologie les verts

Taxer les retraités, travailler 7h gratuitement… Tondelier dénonce des propositions "irresponsables"

La secrétaire nationale du parti écologiste (EELV), Marine Tondelier, arrive pour une réunion avec le nouveau Premier ministre, François Bayrou, à l'hôtel Matignon à Paris le 17 décembre 2024

La secrétaire nationale du parti écologiste (EELV), Marine Tondelier, arrive pour une réunion avec le nouveau Premier ministre, François Bayrou, à l'hôtel Matignon à Paris le 17 décembre 2024 - LOU BENOIST © 2019 AFP

La secrétaire nationale des Écologistes dénonce l"'orientation politique" du gouvernement à travers des propositions de certains de ses ministres. Elle cible également la ligne du gouvernement sur l'écologie, après un coup de rabot adopté au Sénat, promettant déjà de voter la censure.

Les Écologistes sont remontés. Leur secrétaire nationale, Marine Tondelier, s'en prend aussi bien, ce jeudi 23 janvier sur TF1, aux récentes propositions budgétaires de deux ministres qu'au coup de rabot subi par le budget de l'écologie adopté au Sénat.

Premier élément abordé: la suggestion de la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet de faire contribuer certains retraités améliorer le financement de la protection sociale et conjurer l'aggravation du déficit de la Sécu. Marine Tondelier y voit une nouvelle preuve de l'"orientation politique" de l'exécutif.

"Ce gouvernement choisit toujours d'aller chercher chez les Français précaires et moyens, de préserver les ultra riches. Ils ont été désavoués deux fois là-dessus, de la manière a plus massive que l'on peut faire dans la Ve République. Par les urnes et par la représentation nationale, la censure", tance la patronne des écologistes, ajoutant:

"Même les marchés sont en train de les censurer en disant: 'Qu’est-ce que vous faites, retrouvez de la stabilité politique' et c'est manifestement pas comme ça qu'ils vont en trouver. Donc c'est irresponsable."

"Qu'ils aillent chercher l'argent où il est!"

En suggérant cette mesure, Astrid Panosyan-Bouvet a indiqué mardi que cela ne devait pas "concerner tous les retraités". "C'est à discuter, ça peut être 2.000 euros, ça peut être 2.500", a-t-elle précisé. "Les gens qui ont 2.000 euros de retraite, ce n'est pas les plus riches de la France", répond Marine Tondelier.

Elle dit également son désaccord envers la piste de sept heures de travail supplémentaires par an non rémunérées, relancée par Catherine Vautrin, ministre de tutelle d'Astrid Panosyan-Bouvet. "Qu'ils arrêtent, qu'ils aillent chercher l'argent là où il est. Les actionnaires n'ont jamais eu autant de dividendes (que) cette année (...) Maintenant, ça suffit!", enjoint l'écologiste.

En marge de ces propositions, le gouvernement a précisé qu'il ne s'agissait pas de sa position "à ce stade" ce mercredi, par la voie de sa porte-parole, Sophie Primas. Dans une interview aux Échos, mise en ligne quelques heures plus tard, le ministre de l'Économie, Éric Lombard, a fait un distinguo entre les deux mesures.

Concernant les sept heures de travail supplémentaires par an non rémunérées, "la piste est lancée et nous attendons la réaction des formations politiques et des partenaires sociaux"; en revanche, pour une éventuelle taxation des retraités, "la position du gouvernement est sans ambiguïté: pas de nouveaux impôts sur les ménages!", a indiqué le patron de Bercy. Et de préciser: "Notre priorité, c'est l'adoption du budget. Le chantier du financement de la dépendance viendra dans un deuxième temps."

Menace de la censure et pression sur les socialistes

Au-delà de ces galops d'essai, Marine Tondelier dit sa "colère" face à l'action du gouvernement pour l'écologie, dénonçant une "ligne qui est hostile à l'environnement, au climat, à la biodiversité, à la santé environnementale". En cause notamment: le coup de rabot d'environ un milliard d'euros sur le budget de l'écologie, adopté au Sénat et défendu par le gouvernement cette semaine.

Face à ce constat, celle qui est également conseillère d'opposition à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) se veut "claire": "Non seulement, on va voter la censure (sur le budget, NDLR) mais (...) on va tenir l’inventaire permanent et faire savoir aux Français ce qu’ils sont en train de faire pour l’écologie."

Qui se joindra à cette décision? Les insoumis pour sûr. Mais les socialistes, que feront-ils après que la plupart de leurs députés se sont distingués du reste de la gauche jeudi dernier, en refusant de voter la censure? "Si (parmi) nos partenaires, tout le monde ne ne voit pas le problème, alors oui nous allons avoir un problème", prévient Marine Tondelier.

Baptiste Farge