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Sandrine Rousseau et Yannick Jadot désavoués lors du congrès EELV

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Les listes soutenues par les deux anciens finalistes de la primaire écolo à la présidentielle de 2022 ont été largement devancées par celle de Marine Tondelier, soutenue par Julien Bayou.

Un score sans appel. Lors de la première étape du congrès d'EELV samedi dernier, les quelque 11.000 adhérents ont largement plébiscité la liste de Marine Tondelier (46,97%), candidate de la direction sortante, devant celles de Sophie Bussière (18,07%) et Mélissa Camara (13,54%), respectivement soutenues Yannick Jadot et Sandrine Rousseau.

Sur Twitter, Marine Tondelier, par ailleurs conseillère municipale à Hénin-Beaumont, a salué un "score historique". "Jamais un congrès n'avait donné une orientation aussi claire au vu de l'écart qui sépare "La Suite" (la motion qu'elle représentait, ndlr) des autres listes", s'est-elle félicitée.

Conséquence directe, les listes soutenues par Sandrine Rousseau et Yannick Jadot sont battues à plate couture. Le clivage entre les deux derniers finalistes de la primaire des écologistes avait ressurgi lors d'une manifestation dans les Deux-Sèvres contre les méga-bassines à quelques semaines du Congrès.

Après que chahuté durant la manifestation, Sandrine Rousseau ne l'avait pas défendue. "Il faut que Yannick Jadot entende qu'on a besoin de retrouver une écologie de combat", tançait-elle sur BFMTV au lendemain de cet événement.

"L'omniprésence médiatique, ce n'est pas le poids politique"

Or, "la réalité du parti", ce n'est pas cet "affrontement post-primaire entre Jadot et Rousseau", a fait valoir Marine Tondelier, forte de son résultat, dans les colonnes du Monde. "La majorité des adhérents veut passer à la suite".

Concernant Sandrine Rousseau, Matthieu Croissandeau tire plusieurs enseignements. D'abord, "l'omniprésence médiatique, ce n'est pas le poids politique". "La stratégie du buzz permanent", prônée par la députée de Paris lui permet de "gagner en notoriété mais pas forcément en adhésion au sein de sa propre famille politique".

Ensuite, notre éditorialiste souligne que "la conflictualité, la radicalité, le positionnement à gauche toute de Sandrine Rousseau ont été rejetés par les militants", souligne-t-il. Néanmoins, ces derniers n'ont pas vraiment été séduits non plus par " l'approche dite plus réaliste défendue durant la campagne présidentielle de Yannick Jadot."

Enfin, la liste de Mélissa Camara était la seule à défendre une Nupes, estimant que celle-ci ne doit pas se "limiter à une coalition parlementaire". À l’inverse, Marine Tondelier soulignait le "succès relatif" de cette alliance des gauches.

Dans une interview au Monde, elle jugeait que "l'écologie doit être le moteur des prochaines élections". En ce sens, la conseillère municipale d'Hénin-Beaumont et ses proches ont affiché leurs réticences concernant une liste commune de la gauche aux élections européennes de 2024, souhaitée par les insoumis. Le congrès a donc également permis de trancher sur cette question-là.

Baptiste Farge