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"Des faits extrêmement graves": les Écologistes réagissent à la plainte visant Julien Bayou

La secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, le 15 février 2024

La secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, le 15 février 2024 - Dimitar DILKOFF / AFP

Anaïs Leleux, ex-compagne du député écologiste Julien Bayou, a porté plainte contre ce dernier pour "harcèlement moral" mais également contre X "pour non-assistance à personne en danger".

"Les faits dont elle témoigne sont extrêmement graves". Les Écologistes ont réagi ce mercredi 6 mars dans un communiqué à la plainte déposée par la militante féministe Anaïs Leleux contre le député Julien Bayou, son ex-conjoint, pour harcèlement moral et abus de faiblesse. Le parti assure prendre cette affaire "très au sérieux".

La formation, présidée par Marine Tondelier, évoque ensuite sa cellule interne d'enquête et de sanction des violences sexuelles et sexistes (CVSS). Celle-ci avait fait l'objet d'un signalement d'Anaïs Leleux le 30 juin 2022 pour des violences psychologiques de Julien Bayou, avant qu'une procédure soit ouverte en juillet.

"Absence de tout témoignage"

Deux mois plus tard, l'écologiste Sandrine Rousseau parlait publiquement de ce sujet, estimant sur France 5 que Julien Bayou avait eu des "comportements de nature à briser la santé morale des femmes". Ce dernier - qui avait démissionné de son poste de secrétaire national du parti et de la co-présidence du groupe écologiste à l'Assemblée - niait en bloc les faits qui lui étaient reprochés.

Après le signalement d'Anaïs Leleux, la CVSS "n'a pas été en mesure de recueillir la parole" de cette dernière, "ni d'accomplir sa mission dans un cadre de confiance, de confidentialité et de sérénité", et "en l'absence de tout témoignage a dû clore le dossier [le 1er février 2023]", écrit le parti dans son communiqué.

Les Écologistes reprennent les éléments déjà formulés à cette période, expliquant à nouveau avoir "bien conscience que cette situation n’était évidemment satisfaisante pour personne", et "continuer d'en regretter les conséquences humaines difficiles". "La nécessité d'améliorer notre fonctionnement dans l'accueil de la parole a été prise au sérieux", assurent-ils.

Et d'évoquer un "audit" de la CVSS dont "les préconisations sont reprises dans la réforme statutaire en cours qui sera soumise au vote des adhérent.es du 15 au 18 mars".

Une plainte contre X pour "non-assistance à la personne en danger"

De son côté, Anaïs Leleux a estimé mardi 5 mars dans un entretien aux Jours - dans lequel elle annonce sa plainte contre Julien Bayou - que le protocole de la CVSS des Écologistes l'a "mise en danger". Elle dénonce des membres "pas solidement formés", une enquête non "externalisée", et un "accès au nom des plaignantes", entre autres. La militante féministe a également porté plainte contre X pour "non-assistance à la personne en danger".

"Nous comprenons les raisons qui ont conduit Madame Leleux à saisir la justice. Nous nous tenons bien entendu à la disposition de l’autorité judiciaire si elle souhaite nous entendre", ont indiqué Les Écologistes dans leur communiqué.

Concernant Julien Bayou, Anaïs Leleux a reproché dans Les Jours des "violences psychologiques" à son ex-conjoint, qui lui a "fait croire" qu'elle était "folle". Après leur rupture fin 2021, Anaïs Leleux relate deux tentatives de suicides, bouleversée par "des témoignages d'autres femmes" qu'elle reçoit sur les "comportements problématiques" de son ex-compagnon.

Elle accuse aussi Julien Bayou d'abus de faiblesse. Alors qu'elle était "suicidaire" et en "stress post-traumatique", elle signe "plein de papiers": "Une convention de séparation, un protocole d'accord, un acte de vente...". "Il s'est acharné sur moi alors que j'étais au bout du rouleau", juge-t-elle.

Baptiste Farge