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Europe Ecologie les verts

EELV: un conseil fédéral sous haute tension

Le refus de Cécile Duflot et Pascal Canfin de participer au nouveau gouvernement a créé des remous au sein d'EELV.

Le refus de Cécile Duflot et Pascal Canfin de participer au nouveau gouvernement a créé des remous au sein d'EELV. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Les Verts tiendront samedi leur conseil fédéral après une semaine marquée par leur refus d'entrer au gouvernement. Le parti devra déterminer sa ligne politique pour les mois à venir.

Le conseil fédéral d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV), qui se tient ce samedi, risque d'être agité. Il intervient en effet après une semaine mouvementée, qui a vu le parti quitter la majorité gouvernementale contre l'avis de ses parlementaires, créant une nouvelle fois des remous.

Seule force de la majorité à avoir progressé aux élections municipales, les écologistes sont ainsi passés en une semaine de partenaires de la majorité avec deux ministres à "partenaires vigilants" de la "majorité présidentielle" sans ministres.

Cécile Duflot, l'ex-ministre du Logement, en a d'ailleurs remis une couche vendredi, dans une interview à Libération. "Depuis des mois, je réclamais un changement de cap (...), la seule réponse apportée a été un casting et l'affirmation, par le nouveau Premier ministre, de la continuité", a-t-elle expliqué pour justifier sa décision, prise en commun avec Pascal Canfin, de ne pas faire partie de l'équipe Valls.

Une "proposition solide" de Valls

Mardi, Manuel Valls avait cependant reçu une délégation composée de la secrétaire nationale d'EELV, Emmanuelle Cosse, et des leaders des groupes parlementaires Barbara Pompili, François de Rugy (Assemblée) et Jean-Vincent Placé (Sénat).

Au cours d'un entretien d'une heure, il avait proposé un ministère de l'Ecologie élargi, une "dose de proportionnelle" et trois ministres au total. La question de Notre-Dame-des-Landes a même été abordée, selon plusieurs sources écologistes.

"Il nous proposait une réforme fiscale, une réforme sur les collectivités territoriales et sur la proportionnelle", il assurait d'un non-changement politique sur les gaz de schiste, "et surtout il nous proposait de nous donner les clefs de la transition énergétique, ce que nous demandons depuis toujours", a détaillé Barbara Pompili.

Une "proposition solide et correcte", reconnaissait même Emmanuelle Cosse dans une interview au Monde, ajoutant: "Il a fait la proposition que François Hollande ne nous a pas faite en 2012".

Mais le bureau exécutif d'EELV a finalement voté contre une participation au gouvernement alors que ses parlementaires y étaient favorables.

Duflot au centre des critiques

Une décision qui a mis en lumière les divisions au sein du parti. "Est-ce que c'est un virage stratégique du parti qui consiste à dire que nous ne voulons plus faire partie du gouvernement définitivement?", s'interrogeait jeudi un député, qui soulignait que le Congrès de Caen le 30 novembre avait tranché sur une "position de participation au gouvernement".

Samedi, le conseil fédéral pourrait clarifier la position du parti. Il pourrait également y être question du vote de confiance accordé au discours général du nouveau Premier ministre

Les parlementaires - 17 à l'Assemblée, 10 au Sénat - ont annoncé qu'ils réservaient leur réponse. "Il n'y a ni défiance automatique, ni confiance absolue", a déclaré Jean-Vincent Placé.

Ce sera peut-être aussi l'occasion d'entendre à nouveau Cécile Duflot, accusée d'avoir pris une "décision personnelle" engageant finalement tout le parti en choisissant de ne pas participer au gouvernement Valls. "Elle l'a fait sans discuter avec le mouvement et après, elle a mobilisé pendant 4 ou 5 heures la base avec des textos contre les élus", a affirmé Daniel Cohn-Bendit.

Y. D .avec AFP