EELV ne veut "ni accord ni alliance" avec le PS aux législatives

David Cormand, secrétaire national d'EELV, lors du conseil fédéral du parti le 9 avril 2016. - Jacques Demarthon - AFP
La fin d'un cycle? Le refus d'Europe Ecologie-Les Verts de soutenir le candidat socialiste lors de la législative partielle de Nantes a révélé une décision des écologistes: ne plus sceller d'alliances avec le Parti socialiste en vue des législatives de 2017. "Nous sommes à la fin d'un cycle d'alliances avec le PS, compte tenu de sa politique qui n'est pas écolo-compatible", explique David Cormand, secrétaire national du parti, dans le Journal du dimanche. "On veut affirmer l'indépendance de l'écologie, et ça passe par couper le cordon", ajoute Julien Bayou, porte-parole d'EELV joint par BFMTV.com.
Nucléaire, proportionnelle, déchéance de nationalité... Les motifs de mécontentement sont multiples. Ils deviennent même particulièrement saillants depuis que PS et écologistes se retrouvent chaque semaine pour évoquer les modalités d'une éventuelle primaire à gauche: les discussions ont le plus grand mal à progresser, notamment en raison des deux parties à trouver un accord.
Les discussions pour la primaire patinent
Du côté des écologistes, on évoque "un vrai problème politique avec François Hollande" et l'impossibilité de soutenir sa candidature s'il venait à gagner la primaire. Difficile dans ces conditions d'envisager une alliance avec le Parti socialiste pour les législatives. Le décalage est bien là, illustré notamment par cette réponse de Jean-Christophe Cambadélis sur Twitter.
"On aurait tort de nous enterrer trop vite"
Mais sans alliance, comment un parti en difficulté comme EELV peut-il espérer conserver une existence à l'Assemblée nationale? Selon le JDD, ses dirigeants pourraient choisir d'abandonner quelques circonscriptions pour se concentrer sur "les 25 à 30" qui pourraient être gagnables.
Julien Bayou, lui, évoque l'éventualité pour EELV de soutenir, en plus des candidats du parti, des personnalités non-encartées - syndicalistes paysans, écologistes indépendants, etc. Et tant pis si les élus EELV sont moins nombreux qu'en 2012. "Ce sera aux électeurs de trancher. D'abord, nous avons besoin d'entamer notre mue", lâche le porte-parole. Une mue qui selon lui a de grandes chances d'être actée lors du congrès fédéral de juin. Et de conclure: "on aurait tort de nous enterrer trop vite".