BFMTV
Europe Ecologie les verts

"Je suis blanchi et innocenté": Bayou revient pour la première fois sur les accusations de violences psychologiques

placeholder video
Après avoir été accusé de violences psychologiques, et s'être mis en retrait, le député écologiste de Paris a été innoncenté faute d'une enquête menée à son terme par la cellule de lutte contre les violences sexistes et sexuelles d'EELV.

"Je suis blanchi et innocenté". Invité de BFMTV-RMC ce mercredi, le député écologiste de Paris Julien Bayou est revenu pour la première fois sur les accusations de violences psychologiques qui l'ont visé après un signalement de son ex-compagne. Elles avaient conduit à sa démission de la co-présidence du groupe EELV à l'Assemblée nationale et de son poste de secrétaire national du parti.

La cellule de lutte contre les violences sexuelles et sexistes du parti chargée d'enquêter a finalement renoncé, faute d'avoir pu "mener à bien" cette entreprise.

"Il n'y a pas de témoignages, de plaintes, de mains courantes, de signalement, de faits répréhensibles reprochés", a souligné Julien Bayou.

"Comportements qui sont de nature à briser la santé morale des femmes"

Après qu'une enquête a été ouverte à son encontre au mois de juin dernier, Sandrine Rousseau l'avait publiquement mis en cause au mois de septembre évoquant "des comportements qui sont de nature à briser la santé morale des femmes", après avoir reçu l'ancienne compagne de son collègue parlementaire. Des accusations qu'avait vertement contestées le principal concerné dans des interviews successives pour France 5 et Le Monde.

Julien Bayou avait néanmoins démissionné de son poste de secrétaire national d'EELV fin septembre - il aurait dû passer la main dans tous les cas après le congrès de son parti en décembre - ainsi que de celui de co-président du groupe écologiste à l'Assemblée nationale.

Invitée de BFMTV-RMC la semaine dernière, Sandrine Rousseau a refusé d'affirmer que l'élu est "innocent". "Je ne me prononcerai pas dessus, car il n'y a pas eu d'enquête", a évacué la députée de Paris.

"Emballement médiatique"

"Sandrine Rousseau a toujours dit qu'il n'y avait pas de faits pénalement répréhensibles, à un moment il faut tourner la page", a rétorqué Julien Bayou ce mercredi.

"On n’est pas aux Etats-Unis, il n’y a pas de présumé coupable. Vous êtes présumé innocent jusqu’à preuve du contraire. Une fois que vous n’êtes plus mis en cause , vous êtes innocent. C’est un fondement de l’Etat de droit, je sais que mon parti y est très attaché. J’attends même que mon parti soit à l’avant-garde de ce combat-là", s'est-il défendu.

Julien Bayou veut prôner un "féminisme" qui est est "à la poursuite de l'égalité femmes-hommes", car là, "il n'y a pas de dérive". Dans son interview au Monde, datant d'octobre dernier, il avait dénoncé un "dévoiement du féminisme", estimant qu'il ne faut pas confondre celui-ci avec du "maccarthysme".

L'élu estime qu'il y a eu "un emballement médiatique" dans cette affaire. "On a étalé ma vie privée dans tous les sens, je ne suis pas sûr que le débat démocratique en sorte grandi", a-t-il expliqué.

"Pas de raison" de redevenir co-président du groupe des députés écologistes

En retrait au Palais Bourbon, même s'il avait conservé son mandat de député, l'écologiste se distingue de plus en plus. On avait déjà entendu parler de lui lors de l'examen du projet de loi portant sur les énergies renouvelables, et désormais Julien Bayou veut prendre sa part dans les débats sur les retraites.

"Si je retiens une chose de cette réserve médiatique, c’est que j’en ai marre de la petite phrase qui rebondit sur la petite phrase. J’aspire à autre chose, à travailler sur le fond, à gagner avec la Nupes contre cette réforme des retraites et demain à proposer une alternative pour le pays", indique-t-il sur BFMTV-RMC.

Reste à savoir son rôle. Le reverra-t-on co-président du groupe écologiste "J'ai fait 8, 9, 10 ans à me lever tous les jours pour le parti, là aujourd'hui je souhaite travailler pleinement comme député. Aujourd'hui, il y a une présidente, Cyrielle Chatelain, elle fait un bon travail [...] il n'y a pas de raison de remettre une co-présidence", a répondu Julien Bayou.

Baptiste Farge