Hollande: Philippot dénonce "une conférence de presse pour rien"

Florian Philippot sur les Champs-Elysées le 22 décembre 2014. - Kenzo Tribouillard - AFP
Comme tous les six mois, François Hollande s'est exprimé devant quelques centaines de journalistes à l'occasion de la 5e conférence de presse de son mandat. Lors d'un propos liminaire, François Hollande a annoncé son départ imminent pour Kiev puis Moscou avec Angela Merkel, afin de trouver une issue diplomatique à la crise ukrainienne.
Une décision accueillie plutôt favorablement par l'ensemble de la classe politique, y compris à droite. Eric Woerth a ainsi salué sur Twitter une "bonne et spectaculaire initiative franco-allemande".
"J'approuve les choix qui sont faits sur l'Ukraine", affirme également Bruno Le Maire sur Europe 1, même si "ça ne veut pas dire que j'approuve les choix faits par François Hollande depuis 2012 ", constate l'ancien candidat à la présidence de l'UMP.
"Un canevas de mesurettes"
Et la liste risque encore de s'allonger. Car les autres annonces de François Hollande, portant sur le "vivre ensemble" et la jeunesse, séduisent moins. Il mise ainsi sur le service civique, qu'il veut élargir à tout jeune volontaire qui en fera la demande à partir du 1er juin. En matière d'éducation, il a annoncé de nouveaux moyens donnés à la lutte contre le décrochage scolaire, et un renforcement de l'apprentissage du français, qui doit être "mieux maitrisé dès la maternelle".
Des mesures saluées au PS, mais accueillies avec scepticisme dans le reste de la classe politique. "Le président appelle à l'unité de la République, mais où sont les moyens nécessaires à la construction d'une République pour tous?", s'est interrogé Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste. "Quand François Hollande revient sur le terrain économique et social, ça ne marche pas", constate Alain Juppé. "Il manque de force et de conviction". Jean-Christophe Lagarde, président de l'UDI, rappelle de son côté que "l'esprit du 11 janvier n'est pas un chèque en blanc. Que ce soit sur l'éducation ou la fracture territoriale, il faut prendre le temps de mettre tous les problèmes sur la table. Au lieu de cela, François Hollande a bâclé un canevas de mesurettes".
Florian Philippot, lui, dénonce sur BFMTV "une conférence de presse pour rien, ça n'était que du flou. C'était même indécent pour nos compatriotes qui attendent des réponses fermes." Par ailleurs, le vice-président du FN a peu apprécié le commentaire de François Hollande sur la législative partielle dans le Doubs. "Je ne suis pas là pour faire la leçon", mais tous les partis ne sont pas "pleinement dans les valeurs de la République", a fait valoir le chef de l'Etat. Réponse de Florian Philippot: "Puisqu'il politise cette élection, je dis aux électeurs de la 4e circonscription du Doubs: 'vous avez une occasion formidable d'aller mettre une sacrée rouste, une sacrée gifle au pouvoir de François Hollande.'" Réponse dimanche soir.