EDITO - Interview de Macron: "c'est Jupiter contre les forces de l'ancien monde"

- - BFMTV
En chute dans les sondages après trois mois à l'Élysée, Emmanuel Macron a livré un premier entretien-fleuve publié ce jeudi dans les colonnes du Point. Le président de la République y aborde ses premiers mois en tant que chef de l'État, sa vision de la présidence, ses choix politiques, ses intentions et les récentes polémiques. Lui qui était resté plutôt mutique devant la presse se livre à des confidences qui tranchent avec le président jupitérien qu'il souhaitait incarner.

> Laurent Neumann: "Il va falloir beaucoup d'interviews comme celle-là"
"C'est Jupiter contre les forces du monde ancien. Dans son esprit, les forces du monde ancien ne sont pas simplement les syndicats qui appellent à manifester le 12 et le 23 septembre, ce n'est pas seulement Jean-Luc Mélenchon. Ce sont tous ceux qui veulent que rien ne change. Ce sont les forces de l'immobilisme. Dedans, il y a l'ancien président de la République, François Hollande -même pas capable, dit-il, de venir devant les Français défendre son bilan- mais aussi les médias qui n'ont pas compris la distance et le rapport qu'il veut établir entre la présidence et les Français. Et sur le plan européen, la Pologne et l'égoïsme des Polonais. Bref, c'est lui contre les forces du monde ancien. Il assume absolument toute son action ainsi que toutes les polémiques créées par les premières décisions qu'il a prises. La baisse des APL: il ne se défend pas, il dit que cela va continuer au profit d'une vraie politique du logement. Oui, les retraités aisés vont payer pour les jeunes parce que ce sont eux les vraies victimes. Tous les sujets qui font polémique depuis le mois de juillet, non seulement il les assume, mais il les explique et explique pourquoi cela va continuer. Sur la forme, il y avait un déficit d'explications et il a besoin de plus de vingt pages pour s'expliquer. Certains passages de cet entretien vont passer au-dessus de la tête des lecteurs, comme quand il fait référence au philosophe Emmanuel Levinas. Mais sa pensée étant complexe, il fallait l'expliquer. On ne peut pas à la fois lui reprocher pendant des semaines de ne pas parler et le jour où il le fait de s'expliquer sur la longueur. Ce que j'entends, c'est qu'il va falloir beaucoup d'interviews comme celle-là. Et pas seulement de lui mais aussi de ses ministres, de son Premier ministre, de son porte-parole. De tous ceux qui sont dans la majorité pour continuer à expliquer s'il veut convaincre. Car en réalité, ce qu'attendent les gens, ce sont des résultats. Or, il le dit dans l'interview, les résultats viendront dans dix-huit ou vingt-quatre mois. Cela signifie donc qu'il va falloir continuer à expliquer et que ce n'est qu'une première étape."

> Christophe Barbier: "Il va parler beaucoup plus souvent pour éviter les dérapages"