Antisémitisme: pour Emmanuel Macron, les critiques de l'ambassadeur américain en France étaient "inacceptables"

Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux médias lors du sommet de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) à La Haye, le 25 juin 2025. - Ludovic MARIN / AFP
Un mois après la polémique entre l'ambassadeur des États-Unis en France et Paris, Emmanuel Macron ne décolère pas contre le diplomate. Dans une interview à la chaîne américaine CBS enregistrée jeudi et diffusée ce dimanche 21 septembre, le président de la République a qualifié d'"inacceptables" les critiques de Charles Kushner.
Fin août, l'ambassadeur américain en France, par ailleurs père de Jared Kushner, gendre de Donald Trump, avait dénoncé l'"absence d'action suffisante" du gouvernement français contre l'antisémitisme dans une lettre adressée au président de la République et publiée par le Wall Street Journal.
Sur CBS, Emmanuel Macron a dit considérer que cette lettre était une "erreur" et une "déclaration inacceptable de la part de quelqu'un qui est censé être diplomate".
"Si vous êtes diplomate, vous devez respecter les règles de la diplomatie", a insisté le chef de l'État auprès de CBS. "L'argent du contribuable (américain) n'est pas utilisé correctement si c'est pour financer ce genre de déclarations."
Des critiques qui avaient suivi celles de Netanyahu
En réponse à la lettre de Charles Kushner, Paris avait convoqué l'ambassadeur des États-Unis et "réfuté fermement ces allégations" allant "à l’encontre du droit international, en particulier du devoir de ne pas s'immiscer dans les affaires intérieures des États, prévu par la Convention de Vienne de 1961 qui régit les relations diplomatiques".
La polémique était intervenue quelques jours après une violente charge du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu contre le président français, qu'il avait accusé "d'alimenter le feu antisémite" en appelant à la reconnaissance internationale de l'État de Palestine.
La France fait partie d'une dizaine de pays qui doivent confirmer leur reconnaissance formelle de l'État palestinien ce lundi 22 septembre, à la veille de l'Assemblée générale des Nations unies et malgré l'opposition des États-Unis et d'Israël.
Alors que l'État hébreu a intensifié son offensive à Gaza, "reconnaître aujourd'hui l'État palestinien est la seule façon d'apporter une solution politique à une situation qui doit cesser", a résumé Emmanuel Macron.