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Elisabeth Borne, une technicienne au ministère de la Transition écologique

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Nommée à la surprise générale, le double-emploi d'Elisabeth Borne au sein du gouvernement - elle est également ministre des Transports - pose question.

Nommée mardi en toute fin de soirée ministre de la Transition écologique et solidaire en remplacement du démissionnaire François de Rugy, acculé par les différentes affaires égrainées par Mediapart, Elisabeth Borne va désormais occuper une double-casquette au sein du gouvernement, puisque elle reste également ministre chargée des Transports. 

Un double-emploi qui surprend. A notre antenne, François-Michel Lambert, député union des démocrates et des écologistes (UDE), estime par exemple que cette annonce marque la fin de "l'écologie au gouvernement." 

"L'écologie militante, c'est fini. On va faire de l'écologie non-punitive, pragmatique, on va faire de la croissance propre et durable", abonde notre éditorialiste Christophe Barbier. 

Riche carrière de haute-fonctionnaire 

Il faut dire qu'à 58 ans, Elisabeth Borne n'est pas forcément réputée pour son engagement écologique. Ingénieure de formation, cette dernière est diplômée de polytechnique en 1981. Marquée à gauche, elle entame sa carrière politique en 1990, lorsqu'elle devient conseillère au ministère de l’Éducation nationale auprès de Lionel Jospin, puis de Jack Lang. elle a également occupé la fonction de préfète du Poitou-Charente puis de la Vienne dans les années 2010. 

En parallèle, la nouvelle ministre a poursuivi une riche carrière de haute-fonctionnaire en occupant plusieurs postes dans le privé. En 2002, elle devient directrice de la stratégie de la SNCF avant de prendre en charge les concessions du groupe Vinci en 2007. En 2015, elle succède à Pierre Mongin à la tête de la Régie autonome des transports parisiens (RATP).

Solution pratique 

Les raisons d'un tel choix se posent alors. Dès l'annonce de sa prise de fonctions, une source gouvernementale vantait ses qualités de "femme de terrain".

"Elle a construit une relation avec les élus locaux à travers les différents textes qu'elle a eu à défendre, elle connaît très bien ses secrétaires d'Etat", Brune Poirson et Emmanuelle Wargon, et "est opérationnelle tout de suite pour défendre la loi énergie-climat" actuellement au Sénat, souligne cette même source.

La prise de fonctions d'Elisabeth Borne est également pratique. En effet, les deux ministères, Transports et Écologie, partagent les mêmes bâtiments parisiens. "Elle connait bien la maison", souligne notre éditorialiste politique Bruno Jeudy. 

Cette décision rapide, quelques heures seulement après la démission de François de Rugy, est également un signal fort du côté du gouvernement. 

"C'est un signal de la rapidité de changement, il n'y a pas de longue attente comme avec Hulot, il fallait éviter les spéculations. il y a également une facilité technique, elle connait les dossiers. C'est le choix d’une ministre technicienne, mais attention, pas magicienne. La loi mobilité devait être adoptée, mais elle n’a pas réussi à convaincre les sénateurs car elle voulait taxer le transport routier", conclut Christophe Barbier. 

Hugo Septier