Pénurie d'assesseurs à un mois des élections départementales et régionales
Pour qu'un bureau de vote puisse ouvrir, il faut un président, un secrétaire et au moins deux assesseurs. Problème: à moins d'un mois du premier tour des élections départementales et régionales, qui doivent se tenir les 20 juin et 27 juin prochains, certaines municipalités peinent à trouver des assesseurs.
Difficulté supplémentaire: dans une circulaire envoyée le 28 avril dernier aux maires pour prévoir l'organisation des élections, le ministère de l'Intérieur "conseille vivement" aux édiles de choisir prioritairement des assesseurs vaccinés. Même si "le nombre des assesseurs se trouve être inférieur à deux (...) le président du bureau de vote veillera dans toute la mesure du possible à retenir des personnes vaccinées ou immunisées".
Des difficultés aggravées par la crise
Pour Philippe Laurent, secrétaire général de l'Association des maires de France (AMF) et maire UDI de Sceaux (Hauts-de-Seine), "la crise sanitaire a aggravé des difficultés déjà existantes".
"Il faut désormais que les assesseurs comme les présidents de bureau soient vaccinés. La simultanéité des deux scrutins oblige aussi à doubler les effectifs. Nous avions demandé à mutualiser les bureaux, mais cela nous a été refusé par l’État qui a considéré que cela porterait préjudice à la transparence des élections. Il faudra peut-être dans certains cas procéder à des réquisitions", regrette-t-il dans les colonnes du Parisien.
Rémunération à Perpignan
Pour essayer de pallier le manque, les municipalités redoublent d'efforts et mettent en place des initiatives visant à attirer les volontaires. À Perpignan (Pyrénées-Orientales), il manque 600 volontaires pour tenir les 152 bureaux de vote. "On a mis en place un appel à candidature avec une vacation pour que les bureaux soient tenus", a expliqué au micro de RMC le maire RN Louis Aliot. Ainsi, les présidents et secrétaires des bureaux pourront toucher 300 euros par tour de scrutin. Quant à eux, les assesseurs auront le droit à 200 euros. A la place d'une rémunération en tant que telle, la ville de Rouen (Seine-Maritime) promet à tous ses assesseurs "un cadeau de remerciement".
Le problème est le même dans les petites communes, notamment à Fegersheim, dans le Bas-Rhin. Pour trouver des assesseurs, la mairie a envoyé 4000 lettres aux inscrits, une opération qui a coûté 5000 euros. "Ça a été productif, parce qu'on a eu 17 retours, ce qui nous permet de remplir les 101 créneaux", s'est félicité le maire Thierry Schaal à notre micro.
Appels sur les réseaux sociaux
D'autres municipalités n'hésitent pas à se tourner vers les réseaux sociaux. C'est notamment le cas de Périgueux (Dordogne), qui a lancé une campagne sur Facebook pour trouver des volontaires.
"Toutes les mesures nécessaires seront mises en œuvre par la Ville pour garantir la sécurité sanitaire des électeurs, comme des membres des bureaux de vote", assure la commune.
Même chose pour la petite commune de Sainte-Ménehould, dans la Marne, qui indique chercher des assesseurs pour les deux tours du scrutin. A Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), c'est via le site de la mairie que la ville a lancé un appel.