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Présidentielle

"Sanctions puissantes", dialogue "sans naïveté": ce que prône Pécresse sur la crise ukrainienne

Valérie Pécresse en réunion publique à La Châtre, le 20 février 2022

Valérie Pécresse en réunion publique à La Châtre, le 20 février 2022 - GUILLAUME SOUVANT / AFP

La candidate Les Républicains à la présidentielle est l'invitée ce mercredi de l'émission "Face à BFM".

Alors que la tension ne cesse de monter à l'Est entre la Russie et l'Ukraine, Vladimir Poutine ayant reconnu ce mardi la souveraineté des séparatistes de Lougansk et de Donetsk, et se disant prêt à "démilitariser l'Ukraine", la crise percute l'actualité et notamment celle de la campagne présidentielle française.

La candidate Les Républicains (LR) à l'élection présidentielle Valérie Pécresse, invitée de l'émission Face à BFM ce mercredi soir, a rencontré l'ambassadeur d'Ukraine en France Oleg Shamshur dans la matinée.

"L'ambassadeur m'a fait part de sa très grande inquiétude et nous devons tout faire pour éviter cette guerre", a déclaré la candidate au sortir de son entrevue avec le diplomate. "Je l'ai assuré aussi de ma volonté d'oeuvrer au côté de tous ceux qui voudraient trouver une solution négociée pour la désescalade de ce conflit. Aujourd'hui, il y a des sanctions qui sont prises, l'Union européenne doit prendre d'une seule voix des sanctions qui feront reculer l'offensive russe", a-t-elle ajouté.

Estimant que Vladimir Poutine avait "instrumentalisé" l'Union européenne et "son dialogue avec le président Macron", Valérie Pécresse juge qu'Emmanuel Macron, qui s'est entretenu avec son homologue russe à plusieurs reprises, "ne peut pas être blâmable parce qu'il a dialogué, mais ce dialogue, il doit être fait sans aucune naïveté, et aujourd'hui on doit condamner absolument fermement et mettre en place des sanctions qui soient des sanctions vraiment puissantes pour éviter l'escalade de ce conflit et dire à Vladimir Poutine, 'maintenant c'est stop'".

Des sanctions à l'encontre de la Russie ont été adoptées à l'unanimité des 27 États-membres de l'Union européenne mardi en fin de journée.

"Une violation du droit international"

Mardi matin sur France Inter, la candidate avait voulu "assurer le peuple ukrainien de (sa) totale solidarité".

"Il faut condamner fermement, résolument, ce qui est une violation du droit international, la violation et l'abandon des accords de Minsk", a lancé l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy.

"Vladimir Poutine a manipulé l'Europe, a instrumentalisé son dialogue avec Emmanuel Macron. En réalité, il savait déjà ce qu'il allait faire et vraisemblablement, il a utilisé notre diplomatie pour se donner le beau rôle", avait déjà déclaré Valérie Pécresse, au diapason de sa réaction de mercredi après son entretien avec Oleg Shamshur. Mardi sur France Inter, la candidate à la présidentielle en avait profité pour égratigner Emmanuel Macron, taxant sa diplomatie d'"arrogante, solitaire et sans résultat".

Sur France Culture samedi, Valérie Pécresse avait déjà appelé à ce que des "sanctions drastiques" soient prises, exigeant "un discours d'une fermeté d'acier". "Il faut du dialogue mais il faut aussi du rapport de force, avait-elle préconisé.

Bilingue russe, langue apprise en URSS

Sur un plan anecdotique, le 6 février, alors qu'elle était invitée dans l'émission C dans l'air sur France 5, Valérie Pécresse avait suscité l'étonnement alors que, interrogée sur les tensions entre l'Ukraine et la Russie, elle avait formulé une de ses réponses en russe, langue qu'elle parle couramment au même titre que le japonais.

Une caractéristique connue, sur laquelle elle s'était déjà confiée en 2016, lors d'un entretien au Monde. Elle expliquait avoir entrepris d'apprendre le russe à 15 ans, après avoir lu le roman Docteur Jivago de l'écrivain soviétique Boris Pasternak.

"La seule façon d'aller en URSS, c'était les camps des jeunesses communistes, que j'ai donc fréquentés deux années de suite, à Yalta et sur la Baltique. (...) Je suivais les cours de propagande, je chantais L'Internationale en russe, je découvrais que les livres mentaient. L'URSS, c'était les toilettes à la turque et le chocolat de synthèse. Et la censure", avait déclaré celle qui n'était pas encore candidate à la présidentielle, mais déjà à la tête de la région Île-de-France.

"Quand j'étais ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Espace, Vladimir Poutine me prenait pour une espionne de la DGSE. Pour lui, on ne pouvait pas être de droite et parler russe. C'était très suspect", avait-elle également confié au quotidien du soir.

Clarisse Martin Journaliste BFMTV