Présidentielle: les négociations tuées dans l'œuf des équipes de Jadot et de Taubira

Les entourages des deux candidats se sont rencontrés pour échanger autour d'une éventuelle union. Mais les discussions ont capoté, faute de confiance entre les états-majors.

Un imbroglio dont la gauche a le secret. Le dimanche 6 février à Romainville (Seine-Saint-Denis) a eu lieu une réunion entre les équipes de Christiane Taubira et de Yannick Jadot, tous deux au coude-à-coude dans les sondages. Problème: cette rencontre qui devait rester secrète a fuité dans la presse. Les entourages des deux candidats s'accusent mutuellement.

Parmi les participants dans le bureau du maire de Romainville, on trouve notamment Guillaume Lacroix, le président du parti radical de gauche, un intime de l'ancienne garde des Sceaux, Elie Patrigeon, un membre de son ancien cabinet ministériel à la Jutice ainsi que Julien Bayou, le numéro 1 d'Europe-Écologie-Les Verts et Mounir Satouri, le directeur de campagne de l'écologiste, d'après des informations du Monde.

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Au menu de ces discussions qui doivent rester très discrètes: un ralliement de Christiane Taubira au député européen... d'après les écologistes. Il faut dire que l'ancienne ministre de François Hollande est en mauvaise posture. Elle n'a pour l'instant récolté que 47 parrainages, très loin des 500 signatures d'élus nécessaires pour pouvoir être sur la ligne de départ.

Problème: l'entourage de la Guyanaise ne raconte pas la même histoire.

"Il n'a jamais été question de ralliement à Yannick Jadot ! Nous, on a un mandat de la Primaire populaire pour discuter avec tout le monde donc oui on a accepté la proposition du maire de Romainville" de se réunir pour discuter, explique un lieutenant de la candidate à BFMTV.

Pas de confiance

"Mais en faisant fuiter l'histoire, ils ont fait en sorte que les discussions s'arrêtent. Je ne sais plus à qui je peux faire confiance", ajoute encore cet intime de Christiane Taubira.

Du côté des écologistes, l'ambiance n'est pas au beau fixe non plus. Eux accusent les organisateurs de la Primaire populaire d'avoir rendu public ce dîner de travail.

C'est en effet à la mairie de Romainville, dans le bureau du maire François Dechy, qu'a été scellé le pacte de Romainville qui rassemble une centaine d’élus "écologistes, de gauche et humanistes". Ils ont promis de "n’accorder (leurs) parrainages que lorsque les conditions du rassemblement auront été réunies".

"Je ne riposte pas mais j'en suis capable"

En difficulté dans les sondages avec seulement 4,5% des intentions de vote dans le dernier sondage Elabe pour BFMTV et L'Express, Yannick Jadot avait tout intérêt à ce que Christiane Taubira se rallie. Elle pèse de son côté 3,5%.

Mais la confiance que nécessitent ces négociations a été rompue quand la rencontre est sortie dans la presse. Du côté de l'ancienne ministre, on bande les muscles.

"Je m’impose de ne pas dire une virgule contre personne, je ne riposte pas mais j’en suis capable", menace ainsi Christiane Taubira sur RTL ce jeudi soir.

Pas de nouveau rendez-vous à l'horizon

Avant d'arrondir les angles. "Je veux faire les conditions du rassemblement jusqu’au bout(...). Je continue ce rassemblement sur le terrain, je le vois, je le vis, je l’encourage. S’il peut se faire au niveau des partis, tant mieux", avance ensuite la candidate qui assure continuer à chercher les parrainages nécessaires.

"Je suis favorable à toutes les personnes qui voudraient nous rejoindre. Christiane Taubira a du talent", a lancé de son côté Yannick Jadot au micro de LCI ce mercredi.

De nouveaux échanges ne sont cependant pas prévus, assurent leurs entourages respectifs à BFMTV.

Perrine Vasque et Marie-Pierre Bourgeois