L'abandon de Hollande prive Marine Le Pen et François Fillon d'un candidat idéal pour 2017

La présidente du Front national se veut imperturbable. Mais l'annonce de François Hollande, jeudi soir, sur son refus de briguer un second mandat à l'Elysée, change bel et bien la donne à la fois pour Marine Le Pen mais aussi pour François Fillon, candidats respectifs du Front national et des Républicains pour 2017.
Marine Le Pen change de ton
Privée de Nicolas Sarkozy et désormais de François Hollande, "son meilleur adversaire", selon Brice Teinturier, directeur général délégué de l'institut de sondages Ipsos, la candidate frontiste qui s'était préparée à dégainer ses critiques du bilan présidentiel, a finalement trouvé sa formule pour faire passer l’idée, que malgré tout, rien n’a changé.
"Les doublures d'un côté, les doublures de l'autre. Monsieur Fillon d'un côté, Monsieur Valls de l'autre. C'est les candidatures des premiers ministres qui vont essayer de faire croire qu'ils n'ont encore aucune responsabilités".
Interrogé sur un "problème stratégique" que François Fillon, selon Marion Maréchal-Le Pen, est susceptible de poser au FN, le sénateur-maire FN David Rachline a indiqué sur Europe 1 qu'"à Marine le Pen, il n'en pose strictement aucun". "Il va falloir désenfumer sur tous ces sujets et rappeler le bilan catastrophique de Monsieur Fillon au pouvoir, 600 milliards de dette supplémentaire, l'explosion du chômage, 200.000 immigrés par an supplémentaires", a-t-il notamment affirmé.
François Fillon encore plus embêté
Mais pour François Fillon, le renoncement de Hollande change "peut être même encore plus les choses de se confronter à un Premier ministre plus jeune, qui a une image différente et qui sur le terrain régalien ou de l'autorité ne donne pas prise aux mêmes attaques qui pouvaient être faites à l'égard de François Hollande", estime Brice Teinturier.
La primaire à gauche, jusqu’ici suspendue à la décision de François Hollande, se retrouve également relancée. Ce qui peut-être est de nature à remobiliser l’électorat de gauche à 5 mois d’une élections dont les cartes sont désormais rebattues.