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Marseille: ZSP et sécurité, un enjeu électoral pour la gauche?

Des policiers marseillais sur une scène de crime

Des policiers marseillais sur une scène de crime - -

Caselli, Carlotti, Ghali, tous candidats à la primaire socialiste en vue des municipales de Marseille s'écharpent sur des questions de sécurité. Manuel Valls a opposé une fin de non-recevoir et la droite locale se frotte les mains.

Pour le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, placer la totalité de la ville de Marseille en zone de sécurité prioritaire (ZSP) n'aurait "aucun sens" et ne serait "pas efficace".

Pourquoi? Parce que, selon le locataire de la Place Bauveau, les chiffres de la délinquance sont en baisse dans la cité Phocéenne et ce, malgré les réglements de comptes meurtriers et réguliers qui s'y passent. Jeudi sur BFMTV, le ministre délégué de la Ville, Pascal Lamy a abondé dans le sens de son collègue.

La fin de non-recevoir de Manuel Valls faisait écho à la demande du président socialiste de la communauté urbaine de la ville Eugène Caselli. Mais pour le ministre, Marseille est "déjà couverte par des dispositifs de sécurité publique adaptées et complémentaires". Outre des renforts humains, les vols à main armée ont reculé de 3%, les vols avec violences de 16%, les cambriolages de 14%, les atteintes aux biens de 8%, les atteintes volontaires à l'intégrité physique de 13%, d'après les chiffres du ministère.

Les deux vagues de création de ZSP occupent déjà les 3e, 9e, 10e, 11e, 13e, 14e, 15e et 16e arrondissements de la ville selon le dernier document publié par le ministère de l'Intérieur sur le sujet. Ces décisons ont été prises pour solutionner les diagnotics suivants: "trafics de stupéfiants, phénomènes de bandes, occupations agressives de la voie publique et des parties privatives des immeubles et, parfois, des règlements de compte entre bandes rivales."

"Nous sommes dans la surenchère"

La question sous-jacente à ses interpellations médiatiques est de savoir si ses préocupations estivales ne sont pas dictées par le calendrier électoral et notamment la primaire socialiste qui opposera pour Marseille six candidats. "Il s'agit d'une opération de communication mue par des intérêts électoraux", explique la sénatrice PS de Marseille Samia Ghali, au Figaro. Mais si l'élue refuse de faire le jeu de son collègue et rival, elle demande néanmoins "des renforts policiers".

La sécurité reste-t-elle un problème de fond pour la ville? La ministre en charge des Personnes âgées et de la lutte contre l'exclusion et candidate à l'investiture socialiste, Marie-Arlette Carlotti déclare au JDD: "Nous sommes dans la surenchère. On doit garder son sang-froid. [...] Ce n'est pas très opportun de souligner encore et toujours ce problème de sécurité".

Gaudin sourit

Eugène Caselli serait donc un opportuniste à en croire les propos de ses conccurents mais personne ne souhaite - solidarité gouvernementale et de majorité oblige? - se prononcer sur le fond et sur l'efficacité réelle ou non des ZSP avancée par Manuel Valls. A Marseille, selon la préfecture de police citée par La Provence, 80% de la ville est classée en ZSP et 100% des quartiers considérés comme difficiles le sont également.

Le syndicat de police Alliance, classé à droite, dresse lui un bilan global mitigé et affirme que les ZSP ont eu pour effet de "déplacer la délinquance" au lieu de l'éradiquer. Le projet du ministre se retrouve qualifié de "fausse bonne idée".

Pas forcément l'avis des élus locaux et finalement dans cette polémique entre socialistes, le seul qui sourit est l'actuel maire UMP de Marseille Jean-Claude Gaudin, satisfait de ses rencontres et échanges avec Manuel Valls depuis qu'il l'avait interpellé sur le sujet en septembre 2012.

Et le candidat à sa propre succession de désormais jouer la sécurité dans les colonnes de La Provence et de se féliciter de "l'accompagnement du gouvernement".

S. A.