Législatives: pour s'assurer de la discipline de ses futurs députés, la majorité leur fait signer une charte

Edouard Philippe, Richard Ferrand et François Bayrou lors d'une conférence de presse après une réunion du bureau exécutif du LREM, à Paris, le 5 mai 2022 - STEPHANE DE SAKUTIN © 2019 AFP
Veiller à éviter toute tentation de fronde. Alors qu'Emmanuel Macron craint une majorité à l'Assemblée nationale qui soit remuante, les candidats investis pour les législatives vont devoir signer avant ce jeudi soir 20 heures une charte avec 12 engagements à respecter, d'après des informations de BFMTV.
Dans la liste de ces règles, on trouve d'abord la demande explicite de "soutenir l'ensemble des engagements pris par Emmanuel Macron devant les Français". Autrement dit, pas question pour les parlementaires de s'opposer sur des réformes phares du second quinquennat, comme l'allongement de l'âge de départ à la retraite à 65 ans.

Gérer les velléités de l'aile gauche et d'Horizons
C'est que l'Élysée ne veut pas devoir gérer des tensions avec son aile gauche qui pourrait avoir envie de se faire entendre après le score de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle. Pas question non plus de laisser prospérer les ambitions d'Édouard Philippe et de ses futurs élus Horizons, qui souhaite, lui, la retraite à 67 ans et qui a des ambitions pour 2027.
Les futurs députés s'engagent également à "siéger dans l'un des groupes de la majorité présidentielle à l'Assemblée nationale" (Renaissance, MoDem ou Horizons).
La manœuvre vise à ne pas avoir de nouveau groupe qui se créé comme cela a été le cas lors de la précédente mandature avec le lancement d'Écologie démocratie et solidarité (depuis disparu) au sein du Palais-Bourbon qui rassemblait des déçus d'Emmanuel Macron.
L'accent sur l'éthique
La charte rappelle également des règles déjà en cours depuis le début du précédent quinquennat, comme l'interdiction d'embaucher des membres de sa famille en tant que collaborateur parlementaire et cite "l'exemplarité" et "la probité". Cette clause pourrait faire grincer des dents alors que plusieurs candidats investis ont été mis en cause par la justice, à l'instar de Jérôme Peyrat investi en Dordogne et condamné pour violences conjugales en 2020.
Alors qu'Emmanuel Macron s'est vanté à plusieurs reprises de n'avoir jamais fait siffler ses adversaires en meeting, en 2017 comme en 2022, les futurs parlementaires doivent également s'engager à "respecter leurs adversaires sur le terrain comme sur les réseaux sociaux et à contribuer à un débat apaisé et éclairé".
Un sondage Ifop-Fiducial indique qu'Ensemble, regroupant Renaissance (ex-LaREM), Horizons, le MoDem et Agir pourrait récolter 27% des voix contre 28% pour la Nupes.