Législatives: Marleix assure que Ciotti s'est "engagé tout seul" dans un accord avec le RN

Les Républicains en pleine crise. Alors que le président du parti, Éric Ciotti, a annoncé mardi 11 juin une alliance avec le Rassemblement national pour les élections législatives, confirmée par Jordan Bardella dans la soirée, le chef sortant des députés LR Olivier Marleix assure sur BFMTV ce mercredi que "cet accord n'existe pas".
"Aucun député LR, en dehors de monsieur Ciotti et d'une députée des Alpes-Maritimes, n'a accepté cet accord, cet accord n'existe pas", a-t-il martelé.
Mardi soir, Jordan Bardella a déclaré que "plusieurs dizaines" de députés Les Républicains, "sortants ou investis", seront "soutenus par le Rassemblement national" aux législatives du 30 juin et du 7 juillet. "Monsieur Bardella ne dit pas exactement la vérité, après, libre à lui de soutenir des députés s'il trouve que ce sont les meilleurs", a répondu Olivier Marleix sur BFMTV.
Marleix demande la démission de Ciotti
Un bureau exécutif exceptionnel du parti a été convoqué en urgence ce mercredi à 15 heures au siège des Républicains par la vice-présidente du parti Annie Genevard. L'exclusion d'Éric Ciotti devrait être au programme.
Cette réunion "doit clarifier la situation au regard d'Éric Ciotti, qui n'a plus vocation à être président du parti", a affirmé Olivier Marleix.
Interrogé sur son maintien à la tête de LR, Ciotti, élu président du parti en décembre 2022, a répondu vouloir rester à son poste, précisant que "seuls les militants pourraient me l'enlever".
"Il s'est engagé tout seul dans cette voie. La politique c'est une affaire de convictions: on a résisté pendant sept ans aux sirènes, aux pressions du macronisme parce que nous n'y avons pas cru", a jugé Olivier Marleix, évoquant "des désaccords profonds avec le Rassemblement national" notamment "sur des questions économiques".
Le député LR sortant invite donc Éric Ciotti "à faire preuve d'un minimum de sens de l'honneur": "Il s'est engagé seul dans cette voie, il n'est suivi par personne, il doit quitter effectivement ses fonctions".
Les dirigeants de LR en ferme opposition à cette alliance
Après l'annonce de cette alliance, les dirigeants du parti ont rejeté catégoriquement cet accord. Parmi eux Laurent Wauquiez, pourtant soutenu par Eric Ciotti lui-même comme candidat de la droite à l'Elysée en 2027.
"Parfois on convainc, parfois on ne convainc pas, mais on ne trahit jamais", a-t-il déclaré à Yssingeaux (Haute-Loire) où il a annoncé sa candidature aux législatives. Le président LR du Sénat Gérard Larcher, qui s'est toujours opposé à un accord avec l'extrême droite, a assuré qu'il "n'avalisera jamais un accord avec le RN".
Le président des sénateurs LR Bruno Retailleau est allé plus loin, accusant le chef du parti de "déloyauté". Les dirigeants de LR ont voulu montrer leur unité et la solitude d'Éric Ciotti en publiant une tribune dans Le Figaro, assurant que sa décision était "une impasse".