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Législatives: Cambadélis défié par Mahjoubi, nouveau secrétaire d'Etat de 33 ans

Le chef du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis joue sa place de député dans la 16e circonscription de Paris où il affronte le nouveau secrétaire d'Etat au numérique Mounir Mahjoubi, investi par La République en marche. Ce dernier devra faire tomber le député sortant, implanté depuis 30 ans dans cette circonscription pour garder sa place au gouvernement.

Ce sera l'un des points chauds des élections législatives à Paris. La 16e circonscription de Paris, qui couvre une partie du 19e arrondissement concentre en effet de nombreux enjeux en particulier pour Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du Parti socialiste.

Élu pour la première fois député dans cette circonscription en 1988, Jean-Christophe Cambadélis, 65 ans, est reparti en campagne avec pour objectif de convaincre face à son principal rival, Mounir Mahjoubi, le nouveau secrétaire d'Etat au numérique d'Emmanuel Macron, âgé de 33 ans. Une défaite du patron du PS serait synonyme de coup dur pour le parti, au bord de l'implosion. Mais pour Jean-Christophe Cambadélis, la nomination de son adversaire au gouvernement est une aubaine.

"Si Monsieur Mahjoubi gagne, il ne siégera pas. S'il perd, il ne siégera pas. Donc ça ne sert à rien de voter pour lui", résume le premier secrétaire du Parti socialiste. 

Mahjoubi contraint à la victoire pour rester au gouvernement

La coutume politique veut en effet qu'un ministre ou secrétaire d'Etat battu aux élections législatives donne sa démission. Un mot d'ordre rappelé par le Premier ministre Edouard Philippe la semaine dernière, qui ne contraint pas Mounir Mahjoubi.

"Le gouvernement est là pour représenter une majorité au parlement, si je n'ai pas été capable d'y contribuer, j'irai redevenir entrepreneur puisque la seule chose que je sais faire depuis de nombreuses années, c'est entreprendre et créer de nouvelles activités", réplique le secrétaire d'Etat.

Une circonscription acquise à Mélenchon au 1er tour de la présidentielle

Face à eux, plus de vingt candidats se présentent aussi dans cette circonscription. Parmi les candidats, Sarah Legrain, investie par la France insoumise veut croire à ses chances, alors que les électeurs du 19e avaient placé Jean-Luc Mélenchon en tête lors du premier tour de l'élection présidentielle. Affronter un apparatchik du PS et un secrétaire d'Etat ne l'inquiète pas outre mesure. 

"Ca renforce ma détermination et la clarté de mon combat. C'est pour eux que ça va être rude, d'être dans un gouvernement et de mener campagne en même temps. D'être candidat à la députation mais en même temps d'annoncer qu'ils vont rester ministre et qu'ils enverront à la place une suppléante qui n'est pas sur les affiches, une femme qu'on ne connaît pas", souligne la candidate. 

Comme le nouveau secrétaire d'Etat au numérique, cinq autres membres du gouvernement sont candidats aux élections législatives. A Paris, Marielle de Sarnez devra de la même façon s'imposer dans la 11e circonscription pour rester au gouvernement. Elle sera face au député sortant Pascal Cherki, investi par le Parti socialiste. 
Carole Blanchard avec Julien Migaud-Muller