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Elections Législatives 2024

Le PS accusé de blocage par LFI après le refus de Huguette Bello d'être présentée comme possible Première ministre

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Huguette Bello a décliné ce dimanche l'offre de devenir Première ministre au nom du NFP, sans accord entre les partenaires de gauche. LFI dénonce un "blocage" du PS. Le PCF réclame "une réunion des chefs de partis".

Le Nouveau Front populaire étale de nouveau ses divisions. La présidente de la région La Réunion Huguette Bello a annoncé ce dimanche "décliner sans plus attendre l'offre" de devenir Première ministre au nom du Nouveau Front populaire (NFP), faute d'accord entre les partenaires de gauche.

Dans un communiqué, elle dit "prendre acte" que sa candidature "ne fait pas l'objet d'un consensus entre toutes les composantes du Nouveau Front Populaire, et notamment qu'elle n'est pas soutenue par le Parti socialiste".

"Dans ces conditions et soucieuse d'un accord rapide au sein du NFP, j'ai décidé de décliner sans plus attendre l'offre qui m'a été faite", a-t-elle ajouté.

Son nom avait été avancé le 12 juillet par le premier secrétaire du Parti communiste (PCF) pour débloquer les négociations.

Retour à la case départ. Après une semaine de tractations entre les partis du Nouveau Front populaire, l'alliance n'a toujours pas réussi à s'accorder sur le nom d'un candidat commun pour être Premier ministre. Le temps presse, la nouvelle législature à l'Assemblée nationale débute le 18 juillet. Mais les négociations achoppent entre les deux principales composantes du NFP, La France insoumise (LFI) et le Parti socialiste (PS).

LFI dénonce le "blocage" du PS

La proposition a été rapidement acceptée par les Insoumis, dont Huguette Bello est proche. Elle a parrainé Jean-Luc Mélenchon, triple candidat LFI à la présidentielle, en 2017 et 2022. Et figurait en dernière position de la liste insoumise aux élections européennes de 2024.

"Nous attendions de comprendre quels arguments politiques" le PS "opposait à la candidature de Mme Bello, nous n'en avons eu aucun", déplore la députée LFI Clémence Guetté sur France inter.

"C'est une dirigeante politique exceptionnelle", insiste-t-elle encore ce dimanche sur France inter la députée LFI Clémence Guetté, soulignant qu'elle "avait prouvé qu'elle savait diriger un exécutif". Manière de mettre la pression sur le camp socialiste.

Coordinateur national de la France insoumise, Manuel Bompard, accuse lui aussi le PS, "de tout bloquer, ce qui conforte le coup de force du président de la République qui refuse de reconnaître le résultat des élections."

Pour le PS, "aucun nom ne fait consensus"

Le PS, qui a réuni le 13 juillet son Conseil national, a écarté cette candidature et appelé à poursuivre les discussions. "Aucun nom ne fait consensus" entre les partenaires du NFP "à ce stade", avait affirmé samedi le secrétaire général du PS Pierre Jouvet dans une déclaration à l'AFP.

À la sortie du Conseil, dans une interview au Parisien, le premier secrétaire du PS Olivier Faure, a répondu aux accusations de blocage.

"La proposition d'Huguette Bello est portée par les communistes et les Insoumis, mais elle ne fait consensus ni chez les socialistes ni chez les écologistes", défend-il. Et plaide pour "trouver une candidature qui porte avec forte notre projet commun".

Candidat socialiste pour être le Premier ministre du Nouveau Front populaire, Olivier Faure a assuré avoir "proposé d'autres noms cette semaine", mais "sans succès". Avant le second tour des élections législatives, il expliquait sur BFMTV vouloir "un vote", "seule façon d'arbitrer", le choix du candidat de l'alliance de gauche comme Premier ministre.

Une position que rejettent les Insoumis. Ils expliquent que ce choix doit revenir au groupe politique de l'alliance le plus nombreux en termes de députés. Soit pour l'instant... le groupe Insoumis.

Manuel Bompard réunit ce 14 juillet les instances de son parti "pour analyser la signification des blocages constants du Parti socialiste contre toute candidature autre que celle de son premier secrétaire, Olivier Faure".

Fabien Roussel, demande ce dimanche "une réunion aux chefs de partis au plus vite pour sortir par le haut de la situation de blocage actuelle".

Quelque soit l'accord entre les différentes forces de gauche, le dernier mot reviendra à Emmanuel Macron. C'est en effet au chef de l'Etat qu'il revient de nommer un Premier ministre, en charge de former un gouvernement. Faute d'une majorité claire à gauche, rien n'importe au président de la République de choisir une personnalité venue du NFP.

Nicolas Ghorzi