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Elections Législatives 2024

"La défaite ne peut pas tout justifier": Cazeneuve menace de quitter le PS en cas d'accord avec LFI

Bernard Cazeneuve a annoncé qu'il quittera le PS si un accord est trouvé avec LFI.

Bernard Cazeneuve a annoncé qu'il quittera le PS si un accord est trouvé avec LFI. - AFP

L'ancien Premier ministre de François Hollande espère la création d'une nouvelle formation afin de reconstruire le PS, "le pilier de l'alternance" selon lui.

À quelques heures d'un probable accord entre le Parti socialiste et les insoumis en vue des législatives de juin, Bernard Cazeneuve hausse le ton.

"Parce que je suis fidèle au socialisme républicain et que je le resterai, je ne pourrai, en conscience et en responsabilité, demeurer dans le parti dont les dirigeants auront oublié ce qui le fonde et perdu leur boussole. Je forme le vœu que la famille politique à laquelle je suis attaché se ressaisisse, et qu'elle renaisse", a expliqué l'ancien Premier ministre de François Hollande sur Facebook.

Comme tout un courant minoritaire du parti et d'autres figures telles que François Hollande, Bernard Cazeneuve refuse cette perspective d'union, qui "signerait le reniement de nos convictions et l'oubli de nos réalisations, un manquement à notre histoire, un renoncement à l'avenir", explique-t-il longuement dans son post.

"La défaite ne peut pas tout justifier", a ajouté l'ancien ministre délégué au budget. L'ancien ministre de l'Intérieur brocarde "les actuels dirigeants du Parti socialiste qui ont engagé, sans consultation des adhérents, une négociation avec LFI", "alors que le parti de Jean-Luc Mélenchon a combattu sans répit le Parti socialiste".

"Reconstruire une force"

Dans ce cas de départ du PS, Bernard Cazeneuve espère la création d'une nouvelle formation: "Il appartient aux socialistes, encore et toujours, de reconstruire cette force qui doit redevenir le pilier de l'alternance à laquelle nos électeurs aspirent et que mérite notre pays."

Il tacle, en référence aux désaccords récurrents entre les deux formations sur la laïcité, l'Europe et l'économie: "Quelques heures auraient ainsi suffi à oublier les divergences les plus fondamentales, ou plutôt à les taire".

Pour lui, il vaudrait mieux un "choix de la dignité" pour les législatives: "Se présenter devant les électeurs fiers de nos valeurs et sous nos couleurs au premier tour, en vue de nous rassembler avec les autres formations de la gauche républicaine et les écologistes au second".

Les négociations avec le PS s'enlisent sur le nombre de circonscriptions

En attendant les négociations autour d'un compromis avec le PS patinent. "Notre échange est cordial", mais "il reste des points de blocage à la fois sur le fond mais essentiellement sur les circonscriptions", a déclaré le négociateur de LFI Manuel Bompard devant le siège de son parti où ont lieu les tractations, avant la pause déjeuner.

"Ils sont un peu trop gourmands" par rapport au 1,74% des voix obtenues par la candidate PS Anne Hidalgo à la présidentielle, a renchéri le député LFI Éric Coquerel, rappelant que l'accord devait être "conclu aujourd'hui".

Selon un poids lourd de la macronie, issu de la gauche et cité par l'AFP, "le PS est en train de se faire imposer une liste de circonscriptions, entre 50 et 80", et il n'est "pas sûr qu'ils arrivent à faire un groupe à la fin" à l'Assemblée nationale, qui nécessite au moins 15 députés.

par H. de M. avec AFP