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Services publics, "réarmement moral"... Ce qu'il faut attendre de la conférence de presse d'Emmanuel Macron

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Le président de la République va s'exprimer pendant près d'1h30 face à près de 200 journalistes ce mercredi après un propos liminaire d'une vingtaine de minutes. Originalité de cet exercice: il ne se déroulera pas à l'Élysée, campagne électorale oblige.

Cinq mois après sa dernière conférence de presse, Emmanuel Macron va de nouveau se plier à l'exercice dans un contexte politique cette fois bien différent. Le président de la République doit répondre ce mercredi 12 juin aux questions des journalistes, trois jours après avoir annoncé la dissolution surprise de l'Assemblée nationale et la tenue d'élections législatives anticipées.

Elle se déroulera à 11h au Pavillon Cambon Capucines à Paris et doit durer près de 90 minutes. Gabriel Attal et une vingtaine de ministres seront présents, selon nos informations. Tous les chefs de partis de la coalition sont invités, a également appris BFMTV. Le chef de l'État doit ensuite déjeuner avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen à l’Élysée, a appris BFMTV, confirmant une information du Parisien.

"J'y vais pour gagner"

"J'y vais pour gagner", a martelé Emmanuel Macron dans Le Figaro Magazine, disant vouloir "tendre la main à tous ceux qui sont prêts à venir gouverner" avec lui et excluant toute démission quelle qu'en soit l'issue du scrutin, alors qu'Éric Ciotti a ouvert la voie à une alliance des Républicains avec le Rassemblement national.

Emmanuel Macron espère de son côté rallier les LR qui rejettent cette union, de même que les sociaux-démocrates réfractaires à toute alliance avec les Insoumis de Jean-Luc Mélenchon.

Le président devrait revenir sur son choix d'avoir opté pour la dissolution après le revers essuyé par la liste Renaissance aux élections européennes et le score historique du Rassemblement national. D'autant que cette décision a provoqué la stupeur et semé le trouble au sein même de son camp.

Selon les informations de BFMTV, Emmanuel Macron évoquera notamment "le réarmement des grands services publics", "le réarmement moral du pays" ou encore son "projet d'émancipation". Objectif? "Donner les engagements qui seront les siens pour les 2 années et demi à venir".

Comment compte-t-il mener campagne?

Quelle part Emmanuel Macron prendra-t-il dans la campagne? Quels pas est-il prêt à faire vers les LR et le centre-gauche? Et si le RN arrivait à Matignon? Autant de questions qui l'attendent ce mercredi matin.

En attendant, le Premier ministre Gabriel Attal, discret depuis l'annonce de la dissolution, a annoncé mardi soir sur TF1 qu'il allait "mener la campagne" du camp présidentiel. Plusieurs cadres de la majorité souhaitaient qu'il soit en pointe dans la campagne plutôt qu'Emmanuel Macron dont l'impopularité a déjà été lourdement sanctionnée aux Européennes.

L'ex-Premier ministre Édouard Philippe, président d'Horizons, a aussi jugé mardi sur BFMTV "pas complètement sain" que le président s'implique trop, pointant au passage la "colère" suscitée dans l'opinion par la dissolution et le "risque considérable de voir le RN accéder au pouvoir".

La réforme de l'assurance-chômage maintenue?

Emmanuel Macron devrait également profiter de cette session de questions-réponses pour donner un cap programmatique et une poignée de propositions tout en clarifiant ce qu'il pourrait advenir des réformes déjà annoncées, par exemple celle de l'assurance chômage.

De grandes lignes pour convaincre une partie de la droite et de la gauche de s'arrimer à la majorité présidentielle? Pour le moment, cet élargissement est au point mort. Lundi, la gauche, des insoumis aux écologistes en passant par les communistes et les écologistes, ont annoncé leur volonté de s'unir sous bannière d'un "nouveau Front populaire".

Le RN, poursuivant sur sa dynamique, engrange 35% d'intentions de vote au premier tour des législatives, soit plus qu'aux européennes (31,37%), selon un sondage Ifop-Fiducial pour LCI, Le Figaro et Sud Radio présenté mardi. La gauche est créditée de son côté d'un meilleur score si elle part en ordre dispersé (32%) qu'unie(25%). La majorité présidentielle ferait en revanche mieux face à une gauche unie (18%) que divisée (16%).

Léopold Audebert et Thomas Soulié