BFMTV
Législatives

Après leur rencontre avec Macron, les chefs de l'opposition refusent toujours toute alliance

Emmanuel Macron a décidé de rencontrer un à un ce mardi les chefs des différentes formations politiques afin d'essayer de tâter le terrain de la nouvelle Assemblée nationale. Et d'éventuellement trouver de nouveaux alliés pour l'aider à gouverner.

Se rencontrer après la déroute du parti présidentiel à l'Assemblée, d'accord. Discuter pour essayer de s'entendre en vue des réformes à venir, pourquoi pas. Mais s'unir derrière le programme d'Emmanuel Macron, ça jamais.

C'est ce qui ressort ce mardi des échanges de l'Élysée avec les chefs de partis, lors d'une rencontre organisée à la hâte lundi par le chef de l'État, pressé par son gouvernement de prendre des initiatives après n'avoir gagné qu'une majorité relative aux législatives.

En sortant de son entretien de ce mardi matin au Palais, Christian Jacob, premier à rencontrer le chef de l'État, a ainsi raconté qu'il avait exprimé son refus d'entrer dans "toute logique de pacte".

"J'ai redit au président qu'il n'était pas question pour nous d'entrer dans ce qui pourrait être une trahison de nos électeurs. Nous avons fait une campagne dans l'opposition, nous restons dans l'opposition de matière déterminée mais responsable", a affirmé le chef de file des Républicains.

La balle est dans le camp de l'Élysée

"Jamais on ne sera dans le blocage des institutions mais il n'est pas question de rentrer dans une logique de pacte de coalition, de participation ou de quoi que ce soit de cette nature", a-t-il ajouté lors d'un point presse dans les jardins de l'Elysée. "C'est lui qui est président de la République, c'est lui qui est demandeur de ce rendez-vous, c'est à lui de mettre des propositions sur la table", a martelé la tête des LR, en poste jusqu'à début juillet.

"C'était un échange républicain avec la volonté de se comprendre. Moi je lui ai rappelé ce que nous avons défendu pendant les législatives (...) Nous avons discuté des questions écologiques, salariales... pour essayer de faire avancer le pays", relate de son côté Olivier Faure.

Pour le socialiste, "il y a évidemment une disponibilité pour avancer sur des sujets comme le pouvoir d'achat. S'il est prêt par exemple à passer le SMIC à 1500 euros, nous sommes disponibles". Mais "je ne sais pas ce qu'il en retiendra", avoue le négociateur de l'union de la gauche côté rose. "Maintenant c'est à lui de choisir le chemin qu'il veut entreprendre, c'est à lui de faire des propositions et nous verrons de quel côté il fait pencher la balance", a-t-il déclaré.

"S'approcher aussi près que possible de l'union nationale"

"Devant les difficultés très grandes qui nous attendent, il faut s'approcher aussi près que possible de l'union nationale (...), de ce sentiment général de responsabilité", a estimé de son côté François Bayrou au sortir de son entretien. "On peut imaginer qu'en travaillant le plus possible ensemble, nous ferons ce que les citoyens attendent de nous", a-t-il estimé.

"Le président cherche le meilleur schéma", assure le président du MoDem. Confiant il sent qu'Emmanuel Macron est "prêt" à faire évoluer ses lignes. Le Haut-commissaire au plan décrit un président "en forme" et "très intéressé par les défis de la période".

"Je suis certain qu'on réussira ensemble", assure de son côté Stanislas Guérini sur le perron de l'Élysée. La majorité va "travailler à rechercher l'intérêt général", affirme-t-il.

Le chef de l'État recevera ensuite Marine Le Pen, députée Rassemblement national du Pas-de-Calais et candidate malheureuse au second tour de la présidentielle puis Fabien Roussel, secrétaire national du PCF.

Hortense de Montalivet