Européennes: Jordan Bardella appelle les électeurs LR, LFI et de Dupont-Aignan à "voter utile"

Quelques heures avant son dernier meeting à Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais, le candidat du Rassemblement national a sonné la charge contre La République en marche, au côté de Marine Le Pen.

Il reste un peu plus de 48 heures à toutes les forces politiques pour mobiliser leurs électeurs. À deux jours des élections européennes, la tête de liste du Rassemblement national, Jordan Bardella, a sonné la charge ce vendredi contre Emmanuel Macron et La République en marche.

En déplacement à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), où le RN doit tenir son dernier meeting de campagne, le candidat et la présidente du parti, Marine Le Pen, ont tous deux prononcé une brève allocution devant la presse. Leur objectif: infliger une défaite au chef de l'État par le biais des urnes. À cette fin, Jordan Bardella a appelé à nouveau les Français à un vote "utile" anti-Macron. "Dimanche, aucune voix ne doit être gâchée", a-t-il déclaré.

"L'heure du rassemblement du peuple français est (...) venue. J'en appelle tout d'abord aux électeurs de Nicolas Dupont-Aignan. (...) Il faut désormais se résoudre au fait qu'il n'atteindra pas la barre des 5% nécessaires pour avoir des élus", a affirmé l'élu francilien, avant d'appeler les soutiens de Debout la France à glisser un bulletin RN. 

Appel aux électeurs de LR et LFI

Jordan Bardella en a également appelé aux électeurs de François-Xavier Bellamy, tête de liste des Républicains, tout en saluant malicieusement la qualité de sa campagne.

"Le nombre d'eurodéputés LR sera si faible, au regard des intentions de vote actuelles, qu'il sera insuffisant pour peser sur la politique du Parlement européen, y compris à l'intérieur même du PPE, leur parti européen."

Servi par la récente défection de l'élu insoumis Andréa Kotarac, la tête de liste RN a profité du moment pour faire un clin d'œil aux soutiens de LFI, "qui ont constaté la dérive totale du mouvement de Jean-Luc Mélenchon, tombé entre les griffes des défenseurs de l'islamisme et de l'indigénisme".

À ce stade de la campagne, fort de sondages flatteurs qui le placent en tête, le RN bombe le torse et veut s'imposer comme le parti incontournable à droite de l'échiquier politique. "Emmanuel Macron ne doit pas sortir premier", a asséné Marine Le Pen durant son allocution.

"Un coup d'épée dans l'eau"

Face aux appels de Jordan Bardella aux électeurs de Nicolas Dupont-Aignan à "voter utile", ce dernier a dénoncé sur notre antenne "un coup bas assez minable".

"On en a ras-le-bol de ce duel minable. (...) J'ai toujours été honnête dans ma vie, je n'ai jamais fait de magouilles et je ne soutiendrai jamais des gens qui en font", a-t-il ajouté.

Le député LFI du Nord Adrien Quatennens a lui aussi réagi sur notre antenne à la parole de Jordan Bardella: "Je crois que ce soir le Rassemblement national est à la peine et qu'il a besoin, comme M. Macron, de nous jouer jusqu'au bout ce duel. Nous allons tâcher d'exploser ce duel, de faire en sorte qu'une alternative émerge. (...) Je crois que l'extrême droite est à la France ce que les islamistes fanatiques sont aux musulmans, une usurpation". 

"J'alerte toutes celles et ceux qui sont en colère et qui se disent 'en votant pour M. Bardella on met un coup de pied dans la fourmilière'. Non c'est un coup d'épée dans l'eau et bien souvent vous votez contre ces intérêts", a-t-il ajouté.

Jules Pecnard