EDITO - Sarko qui rit, Hollande qui rame

Jean-François Achilli, directeur de la rédaction de RMC et éditorialiste RMC/BFMTV - -
C'est l’enseignement du sondage couperet CSA BFMTV : une majorité de Français, 51%, estiment que François Hollande est un mauvais Président de la République. 22% seulement le jugent bon, ce sont essentiellement ses propres électeurs.
"On ne va pas le laisser tomber à 15% sans rien dire", expliquait mercredi soir Marie-Noëlle Lienemann, avant même de connaitre le résultat de notre enquête. "On ne va pas non plus brûler un cierge en attendant que la croissance revienne", a ajouté la sénatrice socialiste de Paris, à la gauche du PS, qui attend du chef de l’Etat qu’il en finisse avec l’austérité, qu’il desserre l’étau des 3% et qu’il change de braquet.
Des propos sévères. François Hollande les entend? Que peut-il annoncer?
Réponse fataliste d’un responsable socialiste: "il peut faire deux annonces, je retire la PMA et je maintiens la taxe à 60%, un coup à droite, un coup à gauche. Mais quoiqu’il dise, c’est grillé pour le chômage ou le pouvoir d’achat". Nombreux sont ceux qui partagent ce constat au PS: le problème est qu’on ne dit pas "où en est notre politique". Ni "où on va".
Le président a beaucoup consulté ces deux derniers jours...
Cinquante personnes au moins ont défilé à l’Elysée, "alors, qu’est-ce que tu en penses, et toi, qu’est-ce que tu en penses aussi", et il a pris des notes, beaucoup de notes, raconte un député PS. Puis il s’est mis au vert pour réfléchir. Son leitmotiv aura été: il ne me faut pas simplement définir une ligne, mais il me faut les mots pour le dire.
"Il doit nous raconter l’Histoire", estime Arnaud Montebourg, qui ajoute, lyrique: "il doit nous faire en 45 minutes l’Iliade et l’Odyssée. L’Iliade parce que c’est la guerre. Et l’Odyssée, parce que le héros est sauvé à la fin".
Et pendant ce temps, Nicolas Sarkozy a nargué son rival depuis la Belgique?
L’ancien président, de passage à Bruxelles pour remettre la légion d’honneur à son ami Didier Reynders, ministre belge des Affaires étrangères, a déclaré que la confiance, "c’est la chose la plus facile à perdre". Nicolas Sarkozy, en apparence détendu, a ironisé sur la fiscalité confiscatoire et l’exil en Belgique.
Un pied-de-nez à distance, six jours après sa mise en examen dans l’affaire Bettencourt. Sa prise de parole préméditée contre François Hollande nous montre que la pré-campagne présidentielle de 2017 a déjà commencé !
|||
Jean-François Achilli, directeur de la rédaction de RMC et éditorialiste RMC/BFMTV.
Il intègre la rédaction de France Inter en 1998, intègre le service politique en 2000, dont il prend la direction en septembre 2008. Il rejoint RMC en décembre 2012 comme directeur de la rédaction et éditorialiste RMC/BFMTV.
>> Suivez-le sur Twitter @JFAchilli