De la résignation au vocabulaire guerrier, le changement de ton de Macron face à la crise énergétique

Emmanuel Macron change de ton. Le chef de l'État s'est affiché sous un tout autre jour ce lundi lors de sa conférence de presse à l'issue de son échange avec le chancelier allemand Olaf Scholz depuis l'Élysée sur la crise énergétique. Le 24 août dernier, commentant le réchauffement climatique et la guerre en Ukraine en préambule du Conseil des ministres de rentrée, le chef de l'Etat sonnait la fin de "l'abondance" et de l'"insouciance".
"Tout cela sonnait comme une chanson triste, ça ne donnait pas très envie de se lever", analyse l'éditorialiste politique de BFMTV Matthieu Croissandeau.
Mais ce lundi, le ton fut tout autre. "Le chef de l'État a été beaucoup plus mobilisateur, offensif, au point de renouer avec un vocabulaire martial qu'on avait entendu pendant la crise sanitaire", analyse Matthieu Croissandeau.
"Nous sommes en guerre", a ainsi déclaré le président de la République.
La sobriété n'est plus un "mot fourre-tout"
Le ton a changé mais pas seulement. Le fond aussi. Un mot a fait irruption dans le vocabulaire de la majorité depuis quelques semaines: la sobriété. Un terme jusqu'ici davantage utilisé par l'écologiste Yannick Jadot ou le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, notamment lors de la campagne présidentielle.
A l'époque, Jean-Charles Colas-Roy, alors député de l'Isère et référent de la République en Marche pour l'écologie, évoquait un "mot fourre-tout".
"Les candidats doivent réexpliquer clairement aux Français ce qu'ils mettent derrière ce mot fourre-tout de sobriété car, en réalité, cela implique de profonds changements, des contraintes, voire des interdictions concernant nos modes de vie", déclarait-t-il.