Crise à la tête du PS: vers un accord entre Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol?

Olivier Faure (G) et Nicolas Mayer-Rossignol au siège du PS le 23 janvier 2023 à Ivry-sur-Seine, en région parisienne - Emmanuel DUNAND © 2019 AFP
Plus d'une semaine après le dépouillement des votes des adhérents du PS, les deux candidats à la tête du parti vont-ils réussir à se mettre d'accord? La réponse sera connue ce samedi après-midi, alors que la direction du PS a indiqué qu'un protocole d'accord entre Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol, entérinant la victoire du premier secrétaire sortant, va être soumis à un vote des délégués socialistes entre 14 heures et 16 heures.
Le texte doit faire de Nicolas Mayer-Rossignol, qui conteste depuis l'annonce des résultats la victoire de son concurrent et dénonce des "fraudes et irrégularités", le premier secrétaire délégué au côté de la maire de Nantes pro-Faure Johanna Rolland.
Hélène Geoffroy, chef de file des anti-Nupes, prendra la présidence du conseil national, le parlement du parti. Des ajustements à la marge étaient encore en discussion à midi.
Mayer-Rossignol "prêt à un accord"
"Nous sommes prêts à un accord", à l'issue d'un "échange transparent et démocratique", a expliqué Nicolas Mayer-Rossignol, à la presse, après l'avoir présenté à ses partisans.
"Nous avons trouvé un accord qui permette de redonner des couleurs au PS, ce n'est pas juste une question d'organigramme, nous avons besoin que cet accord soit entendu, j'y serai en tant que premier secrétaire délégué [...] Peut-être que vous vous attendiez à un congrès combat des chefs mais ce n'est pas le cas" a-t-il assuré au micro de BFMTV.
Interrogé par l'AFP pour savoir s'il reconnaissait qu'Olivier Faure était désormais sans conteste le premier secrétaire, il a défendu, sans précision, qu'il s'agissait d'une "gouvernance globale". Le terme "direction collégiale", qu'il souhaitait, n'a pas été retenu dans le texte, a précisé la direction.
Cet accord est "un soulagement" mais surtout une "obligation" pour le secrétaire général de la fédération parisienne du parti. "On a besoin d'un combat commun et on a abouti à cette direction souhaitée par tous. C'est un soulagement certainement, mais surtout une obligation vis-à-vis du peuple de gauche. Nous n'avions pas le droit de nous diviser. Les enjeux sont colossaux" a commenté Éric Algrain.
"Toute une nuit" de discussion
Cet accord émerge après "toute une nuit" de négociations menées à Marseille, où se tient depuis vendredi le congrès du PS. "On a fait 80% du chemin, il reste 20%", a expliqué ce samedi matin devant la presse Johanna Rolland.
"Les choses ont vraiment bien avancé, on a discuté dans la nuit, jusqu'à 4H00 du matin [...] Il y a eu des échanges de fond. On est dans le finish de la négociation, il faut que dans la matinée ce soit fini", a-t-elle précisé.
"Il y a une heure, la fumée ne semblait pas loin d'être blanche", a commenté de son coté le député Boris Vallaud, proche d'Olivier Faure. Mais "il y a une architecture à construire dans le respect de ce que les militants ont exprimé", un "équilibre des rapports de force" qui se traduit en "secrétaires nationaux thématiques" et dans "l'ordre dans l'organigramme".
Les négociations se sont notamment débloquées quand la troisième candidate à la tête du parti, la maire de Vaulx-en-Velin Héléne Geoffroy, qui avait apporté son soutien à Nicolas Mayer-Rossignol pour le second tour, a indiqué qu'elle ne souhaitait pas intégrer la direction, mais rester dans l'opposition.
Olivier Faure a été confirmé vainqueur dimanche dernier, à l'issue d'une commission de recolement. Celle-ci a déterminé qu'il l'a emporté avec 51,09% des votes, contre 48,91% pour son rival.