Coronavirus: Rubirola et Vassal chargent le gouvernement lors d'une conférence de presse avec Raoult

Michèle Rubirola et Martine Vassal à Marseille ce jeudi 27 août. - BFMTV
Ce jeudi matin, alors que Jean Castex, Olivier Véran et Jean-Michel Blanquer tenaient une conférence de presse pour faire le point sur l'épidémie de coronavirus en France, un autre trio se lançait dans un exercice similaire au même moment dans le sud de l'Hexagone.
À Marseille, la maire de la ville Michèle Rubirola (EELV), la présidente du conseil départemental des Bouches-du-Rhône Martine Vassal (LR) et l'épidémiologiste Didier Raoult formaient un front commun pour défendre le bilan de la cité phocéenne, passée en zone rouge depuis mi-août.
Si le médiatique professeur s'est tenu à présenter les différentes données liées au Covid-19 dans la ville, soutenant tout de même que la virus n'est pas un problème "qui dépasse ou qui rattrape les choses que l'on a déjà vues dans le passé", les deux élues s'en sont quant à elles prises au gouvernement.
"Devant vous, vous voyez deux élues, deux femmes politiques que beaucoup de choses séparent sur le plan idéologique. Nous avons des idées différentes mais si nous sommes ensemble ici aujourd'hui c'est pour montrer que nous sommes et nous serons toujours soucieuses de veiller à la santé et à la sécurité des Marseillaises et des Marseillais avant tout autre considération. Ce que nous sommes capable de faire devrait être un exemple pour tous les hommes et toutes les femmes politiques qui se retrouvent face à cette crise et je regrette que le gouvernement ne soit pas capable de travailler de cette manière", a lancé Michèle Rubirola.
Les décisions doivent être prises "dans la concertation"
Selon l'édile, le gouvernement "décide depuis Paris de ce qui serait bon pour notre ville sans entamer le dialogue nécessaire avec les élus et surtout sans nous donner les moyens de faire respecter les décisions qui sont les leurs".
"Nous avons besoin du soutien de l'Etat. Nous avons besoin que les décisions se prennent dans la concertation. Le gouvernement doit à présent apporter les effectifs de police nationale suffisants pour faire respecter les arrêtés qu'il prend", a-t-elle poursuivi.
L'obligation de porter un masque dans les établissements scolaires et dans l'ensemble de Marseille devrait amener l'Etat à "donner un nombre suffisant de masques aux collégiens, aux lycéens et aux familles les plus précaires afin qu'étudier et travailler ne devienne pas impossible".
"Heureusement nous sommes là et nous sommes présentes, mais nous ne pouvons pas en permanence nous substituer à l'Etat", s'est défendue Michèle Rubirola.
Pour les deux élues, la décision de fermer les bars et les restaurants à 23 heures va, en outre, "handicaper la profession" qui ne pourra pas réaliser deux services de restauration.
Devant la presse, ensuite, Martine Vassal a martelé le même message que la maire de Marseille, assurant qu'elles demandent "simplement de la concertation" et que, malgré leurs différences politique, elles arrivent "à travailler ensemble" et "à se serrer les coudes".