Copé : « Aucune mesure Hollande n'aurait empêché l'affaire Cahuzac »

Jean-François Copé, président de l'UMP. - -
Le plan pour moraliser la vie politique, présenté ce mercredi matin par François Hollande est salué à gauche, et critiqué à droite. Selon François Rebsamen, président du groupe socialiste au Sénat, les mesures annoncées « vont doter la France d'un arsenal sans précédent pour lutter contre la corruption, la délinquance financière, les paradis fiscaux et pour assurer la transparence du patrimoine des ministres, des élus, et des hauts fonctionnaires ».
« Au-delà des mesures de transparence qui prévoient notamment la création d'une Haute Autorité administrative indépendante avec d'importants pouvoirs de vérification et qui permettra une prévention mais aussi un contrôle assorti de sanctions (…), je me félicite du volet de lutte contre la fraude fiscale qui apparaît enfin comme une réelle priorité après des années d'atermoiements et de contrefeux au plus haut sommet de l'Etat », écrit dans un communiqué Yann Galut, député PS, qui pilote un groupe de travail sur l'exil fiscal.
« On est toujours dans le flou »
Mais pour le patron des députés UMP, Christian Jacob, « le président de la République n'a toujours pas pris la mesure du scandale gouvernemental, de ce qui se passe avec l'affaire Cahuzac. Concrètement, il n'y a toujours pas de réponse sur l'instrumentalisation de l'administration fiscale, qui est le sujet aujourd'hui ». Selon lui la haute autorité chargée de contrôler les déclarations de patrimoine et d'intérêts, annoncée par François Hollande, « existe déjà de fait puisque la commission pour la transparence financière de la vie politique est composée des plus hauts magistrats de la République. On peut l'appeler haute autorité si on veut mais elle existe ».
« On est toujours autant dans le flou », selon Jean-François Copé. Pour le président de l’UMP « aucune des mesures proposées n'aurait empêché l'affaire Cahuzac puisque tout repose sur la déclaration de patrimoine » que « nous faisons depuis des années ! ».
« Ça restera des mots en l'air »
Pour Marine le Pen, « ça restera des mots en l'air ! ». « Il nous explique qu'ils vont lutter contre les paradis fiscaux » mais « le G20, le 2 avril 2009 nous avait expliqué qu'ils n'existaient plus ! », a ironisé la présidente du FN.
Quant au coprésident du Parti de gauche (PG), Jean-Luc Mélenchon, il estime Que le chef de l’Etat recycle « de vieux outils » en inventant une « loi des suspects ».