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Politique

Conférence de presse : Hollande reporte sine die le droit de vote des étrangers

François Hollande, lors de sa conférence de presse à l'Elysée le 13 novembre 2012

François Hollande, lors de sa conférence de presse à l'Elysée le 13 novembre 2012 - -

Mardi, François Hollande a confirmé que le texte sur le droit de vote des étrangers résidents ne verrait pas le jour tant qu’il n’aura pas réuni la majorité nécessaire à son adoption, ce qui paraît difficilement possible.

Enterré ? Quasiment. François Hollande ne l'a pas l'avoué explicitement mais il a clairement pris ses distances, mardi,lors de sa conférence de presse, avec sa 50e promesse de campagne, le droit de vote des étrangers. Déjà jugé par Manuel Valls (invité ce mercredi sur RMC entre 8h30 et 9h30) comme n’étant pas « une revendication forte des Français », le projet a subi un nouveau revers quand le président a affirmé vouloir, avant toute chose, réunir les 3/5 des parlementaires nécessaires à son adoption. Il ne déposera alors le texte qu’au moment où il sera certain qu’il aura réuni assez de parlementaires pour l’adopter, un cas qui paraît difficilement envisageable au vu de la configuration politique actuelle.

Une réforme complexe à adopter

Serpent de mer de la vie politique depuis 30 ans, cette réforme nécessite de modifier l'article 3 de la Constitution qui précise que les électeurs sont les nationaux français majeurs. Or, une réforme constitutionnelle ne peut passer que par un référendum ou être adoptée par une majorité qualifiée des 3/5e des députés et sénateurs. François Mitterrand comme Lionel Jospin, qui avaient tous les deux défendus la réforme durant leur campagne, s’y étaient cassés les dents.

« D’abord créer les conditions favorables »

« La question du droit de vote des immigrés, dans une période de crise et de chômage, peut être une question qui divise, qui déchire et qui au lieu d’aider le pays à progresser, l’enferme dans ses contradictions, sans compter le boulevard qu’on offrirait à l’extrême droite dans le paysage politique, reconnaît sur RMC Malek Boutih, député socialiste de l’Essonne. Je pense qu’à partir de ce moment-là, la position du président est relativement claire : d’abord créer les conditions favorables, car on sait qu’un pays où l’économie va bien, la coexistence entre les gens devient plus facile, et la volonté de faire ce genre de réformes peut exister ».

« Ce recul fait mal à la gauche ! »

Cet optimisme laisse pourtant certains sceptiques. « Le président confirme le report sine die du droit de vote des résidents étrangers, regrette Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste français dans un communiqué. Ce recul fait mal à la gauche ! »
Ça reste jouable, estime quant à lui Pierre Tartakowski, président de la Ligue des droits de l’homme qui juge que « la droite a choisi d'hystériser l'enjeu, mais un bon nombre d'élus centristes considèrent ce battage détestable ».

M. Chaillot avec Antoine Perrin