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Politique

Communistes et socialistes : guerre déclarée ?

Harlem Désir, le premier secrétaire du PS.

Harlem Désir, le premier secrétaire du PS. - -

Après la vidéo du PCF très critique envers François Hollande, Harlem Désir est sorti de ses gonds. Mais la perspective des prochaines municipales devraient, en principe calmer les deux partenaires historiques.

Dans un communiqué au ton particulièrement remonté, le premier secrétaire du PS a appelé jeudi le PCF "à cesser de se tromper d'adversaire et à se garder d'une dérive contraire à sa tradition de responsabilité".

Harlem Désir avait en ligne de mire la récente vidéo du PCF fustigeant de façon sarcastique les sept premiers mois de François Hollande à l'Elysée en les comparant avec les promesses qu'il avait avancées comme candidat.

"Ce clip est de mauvaise foi, mensonger et caricatural: il est une faute contre la gauche (...), épargne totalement la droite et l'extrême droite" et constitue "une honte pour ses auteurs", a accusé le responsable socialiste.


"Notre clip (...), ne mérite en rien l'usage d'une artillerie aussi lourde"

Les communistes "sont clairement dans l'opposition", s'est également agacé le président du Parti radical de gauche, Jean-Michel Baylet, un allié du PS.

Et si le PCF ne se considère pas comme faisant partie de l'opposition. Il n'empêche que les communistes ont clairement de plus en plus de mal avecf une politique PS qu'ils qualifient de "sociale-libérale".

Leurs sénateurs ont d'ailleurs rejeté ces dernières semaines l'ensemble des textes budgétaires présentés par le gouvernement, comme le projet de loi de finances 2013, le budget de la sécurité sociale, le projet de loi de finances rectificative 2012.

Le porte-parole du PCF, Olivier Dartigolles, s'est tout de même étonné vendredi de la vigueur de la réaction de Harlem Désir à la diffusion de la vidéo, la qualifiant de "totalement disproportionnée". "Notre clip (...), ne mérite en rien l'usage d'une artillerie aussi lourde", a-t-il ajouté.

PS-PCF : "le divorce n'est pas totalement consommé mais on n'en est pas loin"

Entre le PS et son ex-allié communiste, "on sent que le divorce n'est pas totalement consommé mais on n'en est pas loin", remarque Eddy Fougier, chercheur associé à l'Iris (Institut de relations internationales et stratégiques). Mais ce politologue doute que le PCF "aille jusqu'à la rupture" totale. "Ils ont besoin du PS pour avoir des municipalités, avec la dimension financière qui est importante pour le parti", explique-t-il.

"Localement, le PCF est pris dans des alliances très fortes avec le PS. Les listes (pour les municipales) vont être construites dans six mois", confirme l'universitaire Rémi Lefebvre, membre du PS. Le PCF, ajoute-t-il, "est devenu un parti d'élus" dont les ressources sont précisément "ses élus qui, très concrètement, financent le fonctionnement" du parti.

Les prochaines élections municipales sont prévues en mars 2014.