Comment le gouvernement fait bloc derrière Nicolas Hulot

La stratégie de défense préventive de Nicolas Hulot, accusé de harcèlement et d'agression sexuels, est pour l'heure payante politiquement. À la suite du ministre de la Transition écologique et solidaire, pour qui il s'agit d'une attaque "ignominieuse", le gouvernement s'est engouffré dans la brèche médiatique et a affiché dès ce jeudi son soutien à l'écologiste.
"C'est insupportable"
Sur notre antenne, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux s'est placé dans le registre de l'émotion:
"Moi j'ai senti un homme blessé, atteint dans sa chair parce qu'on s'attaque à sa famille", s'est-il ému. "La vie politique est faite de nombreuses attaques, mais il y a quelque chose de sacré, qui doit être préservé des attaques, c'est la famille. Mais on a attaqué sa famille, et ça c'est insupportable."
"Il n'y a pas d’affaire Hulot, il y a une rumeur. Et la rumeur, c’est un poison lent, terrible", a déploré ce macroniste de la première heure.
Même son de cloche chez Sébastien Lecornu, secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique:
"Je partage avec lui la douleur, le coup de poing dans le ventre qu’il a pris, à titre personnel et pour sa famille."
Aucun doute
Dans un communiqué, le Premier ministre Édouard Philippe a également affiché sa confiance envers Nicolas Hulot, estimant qu'il "s’était exprimé avec sincérité et émotion sur les rumeurs dont il est l’objet depuis plusieurs jours".
"Ses explications ont été claires, précises, et nous n’avons aucune raison de douter de sa parole", affirme ainsi Matignon, pour qui il n'est pas question de remettre en question le portefeuille du ministre.
Plus en retrait, l'Élysée s'en est tenu à rappeler la "jurisprudence" en vigueur au sein du gouvernement, se bornant à constater que l'absence de procédure judiciaire en cours à l'encontre de Nicolas Hulot excluait de fait l'hypothèse d'une démission.
"Il y a une jurisprudence clairement établie par le Premier ministre en direction de l'ensemble de son gouvernement, en accord avec le président de la République, qui est que tant qu'il n'y a pas de mise en examen, il n'y a pas de raison qu'une démission soit évoquée", a fait savoir l'entourage d'Emmanuel Macron.
Une jurisprudence déjà appliquée pour le ministre de l'Action et des comptes publics Gérald Darmanin, récemment accusé de viol, sans pour autant avoir été mis en examen.