BFMTV
Politique

Clémentine Autain critique la communication sous forme de "provocation" d'Adrien Quatennens

Clémentine Autain sur notre plateau ce jeudi 7 juillet.

Clémentine Autain sur notre plateau ce jeudi 7 juillet. - BFMTV

Dans une interview accordée au JDD, Clémentine Autain a exprimé sa colère face à la ligne de défense d'Adrien Quatennens, consistant à "inverser les rôles de la victime et du coupable".

Dans l'affaire Adrien Quatennens, Clémentine Autain ne change pas de cap. Après avoir appelé à "prendre en compte" la parole de Céline Quatennens, la députée LFI critique auprès du Journal du Dimanche "une communication qui sonne comme une provocation" de la part de son collègue de l'Assemblée nationale.

Quelques heures après sa condamnation à quatre mois de prison avec sursis pour "violences" et SMS répétés, Adrien Quatennens s'est en effet exprimé sur le plateau de BFMTV et dans les colonnes de La Voix du Nord.

Alors que les Insoumis ont autorisé son retour à la fin de sa mise à l'épreuve, "Adrien Quatennens n'a pas su faire profil bas", a estimé Clémentine Autain dans l'interview publiée vendredi.

"Il raconte qu'elle est incohérente et qu'elle l'a menacé. Il insinue qu'elle agit pour de l’argent. Il enferme son épouse dans son propre récit. Autrement dit, filant le registre de la dispute amoureuse, il renverse les rôles de la victime et du coupable", a condamné l'élue.

"Son choix de défense individuelle pèse sur notre collectif politique", a regretté Clémentine Autain.

Pour l'élue de Seine-Saint-Denis, Adrien Quatennens aurait dû "prémunir autant que possible le mouvement d'une telle situation".

"Avec ses déclarations, il fragilise l’équilibre trouvé par le groupe (...) Il y a une forme d’indécence à saper ainsi notre crédibilité sur un sujet majeur pour nous", a fustigé Clémentine Autain.

"Nous ne pouvons pas le démissionner"

De quoi remettre en cause sa réintégration dans le groupe Insoumis? "Le groupe va forcément être amené à rediscuter vu l’onde de choc qu’il a suscitée, comme l’ont montré de nombreuses réactions de mes collègues et de groupes militants", a-t-elle déclaré.

"À l’heure de MeToo, l’émancipation des femmes n’est pas un petit enjeu pour les Français et pour la gauche", a également souligné la députée.

Preuve de son engagement pour cette cause, Clémentine Autain a appelé fin novembre à l'instauration d'une charte commune de la Nupes sur les violences sexistes et sexuelles.

Estampillé LFI ou non, elle a rappelé que le choix de son maintien en tant que député appartenait à Adrien Quatennens.

"Nous ne pouvons pas le démissionner. Par ailleurs, une démission ne règle pas forcément les problèmes. Damien Abad a bien été réélu malgré toutes les révélations l’entourant", a relevé Clémentine Autain.

Comme elle, l'eurodéputée LFI Manon Aubry a fait savoir sa désapprobation après les prises de parole d'Adrien Quatennens dans la presse. Celle qui ne s'était pas exprimée jusqu'alors sur l'affaire a tweeté vendredi ressentir "un profond malaise" face à ses interviews.

L.B