BFMTV
Politique

Ce que va dire Emmanuel Macron dans sa tribune européenne

placeholder video
Diffusée dans les 28 pays de l'Union européenne, la tribune d'Emmanuel Macron, attendue mardi, plaidera en faveur d'une Europe forte et unie. Une nouvelle étape de la campagne pour les élections européennes avec un président qui se voit en leader progressiste.

L’offensive médiatique est lancée et avec elle, la volonté de contrer le repli nationaliste. Dimanche soir, Emmanuel Macron a lancé le coup d’envoi de la campagne pour les élections européennes en prononçant sur la Rai 1, première chaîne d’information italienne, un plaidoyer pour une Europe forte, unie et souveraine.

"Je ne crois pas que la réponse [à la crise migratoire] soit l’Europe des nationalistes. Aucun pays d’Europe ne pourra résoudre ce problème en s’opposant aux autres. Nous réglerons nos problèmes en coopérant", a-t-il déclaré.

"Coopérer", "repenser les règles européennes", le chef de l’Etat se veut progressiste et poursuit sa campagne pour une Europe unie dans une tribune à paraître mardi dans la presse régionale ainsi que dans chacun des 28 pays européens, y compris la Grande-Bretagne. Il s’agira de "la prise de parole la plus forte du président depuis la Sorbonne", indique l’Elysée au Monde. Le 26 septembre 2017, Emmanuel Macron avait prononcé, dans cette université parisienne, un discours enflammé dessinant son ambition de ranimer le projet d'intégration européenne afin de permettre au Vieux Continent de tenir son rang face à la Chine et aux États-Unis, mais aussi de résister à "l'obscurantisme" des partis nationalistes.

Donner un "cap politique"

Il avait détaillé une vingtaine de propositions concrètes allant de l'Europe de la défense à la convergence fiscale et sociale, en passant par l'extension du programme Erasmus au-delà du monde étudiant, l'adoption d'un "budget commun" de la zone euro ou encore une agence européenne de l'innovation numérique. 

Concernant la tribune attendue mardi, et rédigée dans les 24 langues de l'Union européenne, Emmanuel Macron doit formuler des propositions concrètes pour l'Europe. Mais l’entourage politique du président de la République reste évasif sur leur nature.

Pour Gabriel Attal, secrétaire d’Etat auprès du ministère de l’Education nationale, l’initiative a pour but de "donner un cap politique à l’Europe. Elle est devenue technocratique depuis plusieurs années alors qu’on a besoin qu’elle soit politique pour protéger nos entreprises, nos emplois, pour réagir face à des enjeux tels que le réchauffement climatique et l’accueil des réfugiés. C’est cela, je pense, qui sera au cœur de l’initiative de demain", laisse-t-il entendre ce lundi au micro de BFMTV.

Tout en soulignant l'échec politique représenté par le Brexit pour la Grande-Bretagne, le Président devrait axer sa tribune sur le renouveau de l'Europe, basé sur le "principe directeur de l’Europe qui protège", pressent un proche auprès du Figaro. "Au moment où le Brexit se concrétise [la Grande-Bretagne doit officiellement quitter l’Union le 29 mars], le président veut montrer que le rejet de l’Europe n’est pas un projet, mais qu’il est au contraire possible de reprendre le contrôle de l’Europe", détaille l’Elysée à RTL.

Renouveau de l'Europe

"Emmanuel Macron conçoit les élections du 26 mai comme le choc de deux modèles: d’un côté celui du repli nationaliste où chacun gère ses problèmes dans son coin et se protège de l’immigration à un niveau national ; de l’autre côté, un modèle ouvert, fédéraliste où on met en commun les problèmes pour trouver en commun les solutions", analyse notre éditorialiste politique Christophe Barbier.

Le chef de l’Etat a donc pris sa place de leader du camp progressiste pour mettre en garde contre un risque de délitement de l’Union européenne.

Le scrutin du 26 mai sera décisif pour le Vieux Continent car il définira une nouvelle majorité au Parlement européen. Il sera également crucial sur le plan intérieur car, si Emmanuel Macron sort vainqueur des élections européennes, il jouira d’une nouvelle légitimité après plusieurs mois de crise des gilets jaunes. Reste à savoir qui sera désigné comme tête de liste LaREM, alors qu’Agnès Buzyn apparaît comme favorite.

Ambre Lepoivre