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Carlton : DSK renvoyé en correctionnelle pour «proxénétisme aggravé en réunion»

Les juges chargés d'instruire l'affaire dite du Carlton de Lille ont décidé de renvoyer en correctionnelle Dominique Strauss-Kahn pour « proxénétisme aggravé en réunion ».

Les juges chargés d'instruire l'affaire dite du Carlton de Lille ont décidé de renvoyer en correctionnelle Dominique Strauss-Kahn pour « proxénétisme aggravé en réunion ». - -

Les juges en charge de l'affaire dite du Carlton de Lille ont décidé de renvoyer Dominique Strauss-Kahn en correctionnelle pour « proxénétisme aggravé en réunion », a-t-on appris vendredi. Les juges n'ont pas suivi le réquisitoire du parquet qui demandait un non-lieu pour l'ancien président du FMI.

Les juges chargés d'instruire l'affaire dite du Carlton de Lille ont décidé de renvoyer en correctionnelle Dominique Strauss-Kahn et douze autres personnes pour « proxénétisme aggravé en réunion », a annoncé vendredi dans un communiqué le procureur de Lille. Une quatorzième personne mise en examen dans le dossier est, elle, renvoyée pour « complicité d'escroquerie et d'abus de confiance », selon le communiqué. Le parquet, qui avait requis le 11 juin un non-lieu en faveur de l'ancien patron du FMI, n'a pas précisé s'il ferait appel de la décision. Sa décision interviendra la semaine prochaine, a-t-il été précisé.

« Il n'y a rien dans ce dossier »

Dans un communiqué diffusé par ses avocats, Dominique Strauss-Kahn a dénoncé le caractère « exclusivement à charge » de l'instruction menée contre lui. Il est écrit qu’il « s’attendait à cette décision » des juges et qu'il se présentera « sereinement » devant le tribunal. « Le parquet avait requis un non-lieu et les juges d'instruction sont d'un avis différent », a dit à Reuters Henri Leclerc, l'un des avocats de Dominique Strauss-Kahn. « Nous verrons tout cela publiquement devant le tribunal correctionnel et tout le monde pourra se rendre compte qu'il n'y a rien dans ce dossier », a-t-il ajouté. Frédérique Baulieu, une des avocates de DSK, a dénoncé « l'acharnement des magistrats instructeurs » qui, selon elle, « se fourvoient ».

DSK évite la cour d'assise

Les juges d'instruction ont toutefois abandonné la circonstance aggravante de la bande organisée, qui aurait pu le renvoyer devant une cour d'assises, a précisé le procureur de Lille, Frédéric Fèvre. L'ancien directeur général du Fonds monétaire international n'est pas non plus renvoyé pour association de malfaiteurs, un chef d'accusation d'abord envisagé par les juges, a-t-il ajouté. DSK encourt dix ans de prison et 1,5 millions euros d'amende.
DSK, qui a bénéficié d'un abandon des poursuites dans l'affaire du Sofitel de New York, avait été mis en examen en mars 2012 pour « proxénétisme aggravé en bande organisée » dans cette affaire où 14 personnes ont été mises en examen. Les enquêteurs ont cherché à déterminer s'il savait que les femmes rencontrées en Belgique, à Paris et à Washington étaient des prostituées, et s'il a pu être l'un des organisateurs des rendez-vous, ce qu'il a toujours démenti.
Les 14 mis en examen dans ce dossier sont renvoyés devant le tribunal correctionnel de Lille, a indiqué le procureur de Lille. Parmi eux, 13 sont poursuivis pour proxénétisme aggravé, et certains également pour des faits d'escroquerie, recel d'escroquerie, abus de confiance et abus de biens sociaux. Le quatorzième est poursuivi pour complicité d'escroquerie et abus de confiance. Le procès de Dominique Strauss-Kahn pourrait se tenir dans un an, selon le procureur de Lille.

Philippe Gril avec agences