Bruno Le Maire: "les hommes politiques, ils sont dépressifs ou alcooliques"

Bruno Le Maire. - JACQUES DEMARTHON / AFP
Dans une longue confession, recueillie par Gaël Tchakaloff dans l'ouvrage Divine comédie (éd. Flammarion, à paraître le 29 mars), Bruno Le Maire, alors candidat à la primaire de la droite, détaille la psychologie du personnel politique dans une vision sombre, sacrificielle de cette vocation, relevée par Le Lab d'Europe 1.
"La politique, ça écrase tout le reste de la vie", explique-t-il, "ça absorbe tout, ça prend tout, ça vole tout. Si je perds, j’aurai dilapidé tout ce temps, sans ma femme, sans mes enfants, en pure perte."
Celui qui aura finalement essuyé une cuisante défaite lors du scrutin, avec 2,4% des voix, continue:
"Les hommes politiques, ils sont dépressifs ou alcooliques. Parce que la folie de la politique, c’est qu’il ne faut jamais voir les choses telles qu’elles sont, il faut se projeter au-delà, nier la réalité. Et, en même temps, il faut être lucide sur la réalité. C’est la dissociation permanente, le décalage entre ta réalité et ton rêve. Les deux ne coïncident jamais sauf le jour où tu es élu. C’est pour cela qu’après, ça crée la dépression."
Décidément bien sombre, l'ancien ministre achève: "La politique, ça attire les névrotiques. On l’est tous. Ce n’est pas la politique qui rend névrotique, on l’est avant, on s’y retrouve. Les deux névroses les plus courantes en politique, c’est le narcissisme, évidemment, et la haine de soi. Le pouvoir, c’est la guérison de la haine de soi."