Barrage de Sivens: Batho "attend une parole forte de l'Etat"

Delphine Batho sur le plateau de BFMTV lundi 27 octobre - BFMTV
"J'attends une parole forte de l'Etat" au sujet du barrage de Sivens, dans le Tarn, et après la mort de Rémi, un opposant de 21 ans, a déclaré la députée PS Delphine Batho, lundi sur BFMTV.
"Où est la gauche?", s'interroge l'ancienne ministre de l'Ecologie, qui assure avoir "fait stopper" la construction dans le Tarn de cet ouvrage controversé lorsqu'elle était ministre de l'Ecologie, avant d'être remplacée par Philippe Martin. Delphine Batho avait payé les conséquences de désaccords budgétaires avec le Premier ministre de l'époque, Jean-Marc Ayrault.
Selon elle, "jamais les autorisations de l'Etat n'auraient dû être données à ce projet", dont un rapport commandé par l'actuelle ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, pointerait des "besoins surestimés", une étude d'impact "de qualité très moyenne" et "un financement fragile".
"Il faut que l'Etat revienne sur les autorisations" de construction de ce barrage dans le Tarn, a exigé Delphine Batho sur BFMTV.
Batho demande "la transparence de l'enquête"
"Il faut que le Défenseur des droits soit saisi", réclame encore l'ancienne ministre, tout en demandant au gouvernement des garanties sur "la transparence de l'enquête". La famille de l'étudiant, originaire de Toulouse, a annoncé son intention de déposer plainte pour homicide volontaire.
Elle est suivie en ce sens par la patronne d'EELV, Emmanuelle Cosse, et par l'ancienne ministre du Logement, Cécile Duflot. "Un devoir de transparence et de vérité s'impose aujourd'hui au gouvernement afin de faire toute la lumière sur l'action des forces de l'ordre (...) Dès maintenant, nous constatons que l'ordre public n'a pas été garanti afin de permettre l'expression de ce mouvement", avait écrit dans un communiqué cette dernière en milieu d'après-midi.
Le jeune homme a été victime d'"une explosion" dont on ne sait pas encore si elle a pu être causée par une grenade lancée par les forces de l'ordre, a déclaré lundi le procureur d'Albi, où des échauffourées ont éclaté lundi après cette information. Parmi les manifestants qui scandaient "Rémi, Rémi, on ne t'oublie pas", certains étaient en pleurs, d'autres brandissaient des panneaux où était inscrit "Rémi, ni oubli ni pardon, Etat assassin".