Baromètre des éditorialistes: "Je ne vois pas Hulot rester plus d'un an au gouvernement"

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Au lendemain de l'annonce de Nicolas Hulot sur le report des objectifs concernant la baisse du nucléaire dans l'énergie française, les éditorialistes Christophe Barbier et Laurent Neumann jugent compliquée la position du ministre de la Transition écologique au sein du gouvernement.

> Christophe Barbier: "Tout ce qu'il peut apporter se fera la première année"
"Nicolas Hulot pèse au gouvernement, mais à long terme. Il fait adopter des horizons écologistes, comme l'abandon de l'extraction et même la recherche du pétrole sur le territoire. C'est symbolique, mais important. Il gagne certains arbitrages mais on n'en parle moins, comme sur les néonécotinoïdes fin juin ou, sur le loup.
Mais c'est vrai qu'il ne pèse pas au quotidien et que les arbitrages se font plutôt contre lui, parce que l'objectif numéro un, c'est de faire baisser le chômage. Et puis il y a ce qui domine Nicolas Hulot, Emmanuel Macron et tout le monde: les accords européens et la mondialisation.
L'aéroport de Notre-dame-des-Landes ne peut pas être validé, car cela signifie envoyer l'armée pour dégager le terrain et aucun pouvoir ne le fera. Mais entre annuler et valider, il y a toute une série de possibilités: l'aéroport, on peut le faire ailleurs, sur un autre format, un autre calendrier... Gageons qu'il y aura sans doute une solution trouvée.
J'ai du mal à imaginer Nicolas Hulot dépasser la première année du quinquennat Macron. Tout ce qu'il peut apporter se fera la première année. Je le vois bien à l'été 2018 dire: au revoir, j'ai fait ce que j'ai pu."

> Laurent Neumann: "Hulot expérimente la différence entre le rôle d'un militant et l'action d'un ministre"
"Depuis le premier jour où il a mis les pieds au ministère de la Transition écologique, Nicolas Hulot expérimente la différence entre rôle d'un militant et l'action d'un ministre. Pour tenir les engagements de la loi sur la Transition écologique, il aurait fallu fermer entre 17 et 25 réacteurs nucléaires d'ici 2025. Soit 2 à 3 par an, alors qu'on n'arrive même pas à fermer Fessenheim en 2017! Nicolas Hulot dit la vérité, et évidemment ça ne fait pas plaisir aux écolos ni à lui, ex-militant écolo. On croyait tous que Nicolas Hulot, arrivant à au ministère de l'écologie, était là pour rendre les choses possibles, bousculer l'ordre établi... et puis finalement non.
Cela fait mauvais genre parce qu'on est en pleine COP23, et que 2017 sera sûrement l'une des années les plus chaudes de l'histoire de l'humanité.
D'ailleurs, tout le monde a oublié qu'Emmanuel Macron a convoqué un sommet sur le climat le 12 décembre prochain avec les entreprises du monde entier, une centaine d'Etats invités, etc: que va-t-il leur dire? Quand on prend des décisions sur 10, 15 ou 20 ans, il faut mettre les moyens en face. Regardez la COP21 que tout le monde a salué: la promesse qui en est sortie, c'est de perdre 2 degrés d'ici 2030. Mais quels sont les moyens? On sait déjà que cet objectif ne sera pas tenu. Nicolas Hulot dit la vérité mais ce qu'on attend de lui c'est un calendrier. Quand fermera-t-on ces centrales? Ça pour le moment il ne l'a pas dit."