Autoroutes: 152 députés PS écrivent à Valls pour réclamer le rachat des concessions

Les autoroutes, un sujet qui agite le gouvernement - Jean-Philippe Ksiazek - AFP
Une nouvelle fronde au sein de la majorité? Quelque 152 députés socialistes, parmi lesquels les sept présidents de commission, le président du groupe à l'Assemblée Bruno Le Roux ou encore Delphine Batho, Henri Emmanuelli, Christophe Caresche ou Jean Glavany, ont écrit mardi à Manuel Valls pour réclamer le rachat des concessions d'autoroutes.
"L'application de l'écotaxe puis du péage de transit poids lourds ayant été abandonnée, il est temps d'agir en procédant au rachat des contrats de concessions autoroutières passés en 2006 avec les six sociétés historiques", écrivent les députés dans un courrier publié sur le site du quotidien Les Echos. "Il s'agirait là d'un puissant acte de gauche, dont votre gouvernement pourrait être crédité", soulignent encore les signataires.
Quelques jours après l'abandon de l'écotaxe, Ségolène Royal avait proposé la gratuité des autoroutes le week-end avant d'être retoquée par Manuel Valls.
"Placer l'Etat en position de force"
"Loin de nationaliser les concessions (...), vous placeriez l'Etat en position de force, vous donneriez de réels moyens de négocier, dans de meilleures conditions, de nouveaux contrats de délégations à des sociétés privées, qui pourraient d'ailleurs fort bien être les actuels concessionnaires", précisent-ils.
"Cette délégation de gestion confirmerait l'attachement de votre gouvernement au monde de l'entreprise tout en défendant l'intérêt général", ajoutent-ils.
Le rachat ne peut toutefois se faire "qu'au premier janvier de chaque année, moyennant un préavis d'un an", soulignent les députés. "Un rachat acté avant le 31 décembre 2014 permettrait de travailler tout au long de l'année 2015 à la mise en oeuvre d'une autre gestion du réseau autoroutier", selon eux.
La fin d'un avantage fiscal
Les députés ont voté vendredi la suppression d'un avantage fiscal accordé aux sociétés d'autoroutes, l'absence de plafond pour déduire les charges financières, pour appuyer malgré lui le gouvernement engagé dans un bras de fer avec ces sociétés. Le gouvernement négocie en ce moment avec les sociétés concessionnaires d'autoroute un plan qui prévoit une prolongation de la durée de leurs contrats, en échange de 3 milliards d'euros d'investissement.
Ces sociétés sont très critiquées, notamment depuis qu'un rapport de l'Autorité de la concurrence a relevé il y a deux mois une rentabilité de 20% ou plus, sur fond de prix des péages augmentant plus vite que l'inflation depuis la privatisation.