Aurore Bergé estime que la mort de Thomas à Crépol est "une forme de barbarie"

Invitée ce dimanche du BFMTV, la ministre des Solidarités et des Familles Aurore Bergé a estimé que le meurtre de Thomas à Crépol (Drôme) était un acte de "barbarie", une semaine après le décès de cet adolescent de 16 ans, poignardé à la sortie d'un bal de village.
"C'est de la barbarie qui s'exprime quand on considère que l'on va volontairement dans une fête pour tuer", a-t-elle expliqué.
"Ce n'est pas un fait divers, cela doit suffisamment nous alerter. A partir du moment, où l'on entre dans une fête communale avec la volonté d'en découdre, de frapper et de tuer, cela crée évidemment de l'émoi qui dépasse Crépol et qui embrase la société", a-t-elle ajouté en qualifiant de "drame absolu" la mort du lycéen.
"La réponse ne peut pas être une expédition punitive"
"La réponse ne peut pas être une expédition punitive comme si l'ensemble d'un quartier était co-responsable", a par ailleurs rappelé Aurore Bergé alors qu'environ 80 militants d'ultradroite ont défilé ce samedi soir à proximité du quartier populaire de la Monnaie à Romans-sur-Isère, dont sont originaires plusieurs des suspects mis en cause dans l'enquête.
Ces manifestants se sont affichés derrière une banderole "Justice pour Thomas, ni pardon, ni oubli", en scandant "La rue, la France, nous appartient", selon des images diffusées sur les réseaux sociaux. Un militant de 20 ans a été gravement blessé en marge du cortège. 20 personnes ont également été interpellées et 17 placées en garde à vue, a précisé le préfet de la Drôme.
La ministre a ainsi estimé qu'il ne fallait "pas céder à l'esprit de vengeance", insistant pour autant sur l'importance d'avoir "une justice pénale à la hauteur de ce que [Crépol] a suscité dans notre société".
Un "retour de l'autorité" comme principal enjeu
Tandis que le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a jugé que les scènes survenues dans ce petit village de 500 habitants étaient de "l'ensauvagement", la ministre des Solidarités et des Familles considère que le principal enjeu du gouvernement tient à "un retour de l'autorité".
"On ne peut pas dire qu'il n'y a pas eu de défaillances parce qu'un enfant a été tué. L'autorité, ce n'est pas quelque chose de réac', c'est ce dont on a besoin dans notre société pour tenir ensemble", a-t-elle martelé sur le plateau de BFM Politique.
Dans le cadre de l'enquête sur les événements de Crépol, six personnes, dont deux mineurs, ont été placées "en détention provisoire" et trois, dont un mineur, "sous contrôle judiciaire" au terme de leur audition par des magistrats tard dans la nuit de samedi à dimanche.