"Aujourd'hui, on ne respecte plus rien": Jean-Louis Debré justifie sa présence au rassemblement policier
À l'instar de nombreuses personnalités politiques, de l'opposition mais également du gouvernement avec le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, Jean-Louis Debré était présent mercredi à la manifestation appelée par des organisations syndicales policières pour demander notamment une plus grande sévérité dans la réponse pénale aux agresseurs des forces de l'ordre.
"J'étais là pour dire à mes amis policiers qu'on ne pouvait pas continuer comme ça. Qu'on ne pouvait pas continuer à laisser se dégrader notre pays", a justifié celui qui fut tour à tour député, titulaire du Perchoir, ministre de l'Intérieur de Jacques Chirac puis président du Conseil constitutionnel de 2007 à 2016, au cours de l'émission Apolline de Malherbe, le rendez-vous, diffusée ce samedi sur BFMTV.
"Il y a une espèce de décadence"
"Aujourd'hui, on ne respecte plus rien, on ne respecte pas les policiers, on ne respecte pas les pompiers, on ne respecte même plus les professeurs, les maîtres, il y a une espèce de décadence, et parallèlement à ça, ce qui m'inquiète, c'est que le pouvoir politique écoute, mais n'entend pas", a estimé l'ancien confident de Jacques Chirac.
"La politique, c'est devenu un métier de spectacle, on fait un spectacle, on donne, on fait croire, on sème l'illusion, et parallèlement à ça on a une destruction systématique de l'État", a-t-il également fustigé, citant notamment la décision d'Emmanuel Macron de supprimer l'ENA.
"On est dans un système où il n'y a plus de valeurs et plus de l'autorité de l'État, et je viens dire aux policiers heureusement qu'ils sont là. Heureusement que ces femmes et ces hommes qui servent dans la police, qui sont les gardiens de la paix, nous permettent encore de croire à notre pays", a ajouté Jean-Louis Debré.
Présence de Darmanin: une "opération de récupération politique"
"Le problème de la police, c'est la justice", a déclaré mercredi à la tribune le secrétaire général du syndicat Alliance, Fabien Vanhemelryck. Une phrase qui a suscité l'ire de nombreux magistrats.
Pour Jean-Louis Debré, lui-même ancien magistrat, "ce n'est pas comme ça qu'il faut prendre le problème. (...) Si on vit dans un pays où la justice ne fait pas confiance à la police, et la police ne fait pas confiance à la justice, alors c'est dramatique", a-t-il ajouté, estimant que l'"on en est là".
"C'est pour ça que j'ai voulu être là, pour ce cri d'angoisse", a fait valoir Jean-Louis Debré, s'interrogeant sur "les moyens dans ce pays d'assurer la sécurité et la liberté".
Qu'a-t-il pensé de la présence de Gérald Darmanin à la manifestation? Pour Jean-Louis Debré, "c'est une opération de récupération politique", destinée à "éviter que vous puissiez dire que la manifestation des policiers est contre le gouvernement, puisque le gouvernement est avec eux".