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Après Xynthia, élus et associations en appellent à Sarkozy

A Chatellaillon, en Charente-Maritime, après le passage de la tempête Xynthia. Les élus des communes de ce département frappées par cette tempête et des associations de sinistrés demandent dans une lettre ouverte à Nicolas Sarkozy la suspension des "zones

A Chatellaillon, en Charente-Maritime, après le passage de la tempête Xynthia. Les élus des communes de ce département frappées par cette tempête et des associations de sinistrés demandent dans une lettre ouverte à Nicolas Sarkozy la suspension des "zones - -

par Claude Canellas BOURCEFRANC-LE-CHAPUS, Charente-Maritime - Les élus des communes de Charente-Maritime frappées par la tempête Xynthia et des...

par Claude Canellas

BOURCEFRANC-LE-CHAPUS, Charente-Maritime (Reuters) - Les élus des communes de Charente-Maritime frappées par la tempête Xynthia et des associations de sinistrés demandent dans une lettre ouverte à Nicolas Sarkozy la suspension des "zones noires" où les logements sont voués à la destruction.

Les maires ou adjoints de 33 communes et les présidents ou membres d'une dizaine d'associations se sont retrouvés à Bourcefranc-Le-Chapus pour un déjeuner de travail autour de Ségolène Royal, présidente socialiste de Poitou-Charentes.

Dans leur lettre ouverte, les signataires demandent "la suspension du zonage" et "l'ouverture immédiate d'une concertation" avant "la stabilisation d'un nouveau zonage sur la base d'expertises sérieuses et contradictoires".

Les "zones noires", qui délimitent le périmètre à l'intérieur duquel plus de 1.500 logements en Vendée et en Charente-Maritime doivent être détruits, ont été tracées par les pouvoirs publics après la tempête qui a provoqué des inondations et la mort de 53 personnes fin février.

Nombre d'élus et d'habitants concernés contestent cette cartographie qu'ils jugent arbitraire.

Les signataires, qui envisagent de créer un collectif de défense, demandent en outre "le respect de la parole donnée par le déblocage des fonds promis par les autorités de l'Etat, le respect de l'engagement du Premier ministre que chaque sinistré dont la maison est vouée à la destruction connaîtrait d'ici un mois le montant des indemnisations et enfin l'engagement de la responsabilité de l'Etat quant au mauvais entretien des digues et la présentation d'un plan d'urgence de travaux".

Ségolène Royal leur a apporté son soutien, accusant les pouvoirs publics de brutalité.

"On vit une époque où on ne peut pas prendre des décisions de façon brutale. S'il y a un sentiment d'injustice, elles ne sont pas acceptées par la population", a-t-elle déclaré.

La colère et la détermination ne faiblissent pas sur le littoral charentais.

"CE N'EST PAS UN SEUL HOMME..."

"J'ai déjà dit que je n'appliquerai pas les diktats du préfet", a dit à Reuters le maire de Port-des-Barques, Jacky Laugraud, à l'unisson des représentants d'associations.

Alain Morisson, qui préside "Vivre à l'île d'Aix" où 12 maisons sont en zone noire, a souligné l'aberration d'avoir dès la fin de la tempête envoyé l'armée refaire des digues de pierres et de terre, "ce qui est suffisant", alors qu'on "nous demande aujourd'hui de reloger des personnes, dont trois résidents permanents".

Colère rentrée, Dominique Beuvin, un sinistré de Aytré qui a créé DIVX, "Association de défense des intérêts des victimes de Xynthia", regrette que l'Etat n'ait pas "pris en considération la vie des gens" et déclare qu'il s'opposera jusqu'au bout à des "décisions administratives et inhumaines.

Comme les sinistrés de Charron ou des Boucholeurs par exemple, il envisage de créer une fédération d'associations et de saisir un avocat pour s'opposer fermement à des décisions qui, dit-il, sont juridiquement attaquables.

"Ce n'est pas un seul homme, pas une seule rue qui doivent se lever, c'est tout le pays", a lancé sous les applaudissements Jacques Maire, président du syndicat des conchyliculteurs des Boucholeurs.

Arlette Rambaut, maire-adjointe d'Aytré, déplore la "précipitation" des pouvoirs publics.

"On n'a aucune information, on ne connaît pas le contenu des expertises. Des habitants parmi les plus touchés ne veulent pas revenir mais d'autres ne veulent pas partir. Il faut en tenir compte", a-t-elle expliqué.

Deux réunions avec les associations puis avec les élus étaient prévues dans l'après-midi à la préfecture de La Rochelle.

Les sénateurs de la mission commune d'information sur les conséquences de la tempête Xynthia ont visité jeudi matin plusieurs communes touchées par la tempête.

Édité par Sophie Louet