Après les élections régionales, ce que les partis mettent sur la table

Manuel Valls et Nicolas Sarkozy ont fait chacun des propositions dès le lendemain des régionales. - Alain Jocard - AFP; Montage BFMTV
Plus de 48 heures après les élections régionales qui ont vu le FN dépasser son record en nombre de voix, les partis politiques français réagissent chacun à leur manière. Annonces, démissions, évictions… Chacun tente de répondre à la demande de changements venue des électeurs. En espérant qu'elle soit la bonne pour contrer la formation de Marine Le Pen en vue de 2017.
> Le plan Valls pour l'emploi
Au PS, si certains comme Jean-Christophe Cambadélis ont réclamé un changement de ligne, il semble que le gouvernement en ait décidé autrement. Pour l'exécutif, c'est en répondant sur l'emploi que le parti de la majorité pourra contrer le Front national. Dont acte: lundi soir sur France 2, Manuel Valls a confirmé que le gouvernement préparait de nouvelles mesures pour le mois prochain.
Parmi celles-ci, "un plan massif de formation pour les chômeurs", préparé en ce moment par la ministre du Travail, Myriam El-Khomri. Manuel Valls a évoqué des "contreparties" pour les chômeurs qui bénéficieraient de ces formations. Egalement évoquée lundi, la place de l'apprentissage qui devrait être davantage développée, ainsi que les emplois de service.
> Changements dans la direction des Républicains
Du côté du parti Les Républicains, Nicolas Sarkozy a fixé une ligne droitière, qu'il estime validée notamment par la victoire de Laurent Wauquiez en Auvergne-Rhône-Alpes, ainsi que par la défaite de deux têtes de liste centristes, et que de Virginie Calmels, protégée d'Alain Juppé, en Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin. Un débat pour définir la ligne du parti est programmé pour février.
Nicolas Sarkozy souhaite aussi s'entourer de personnalités qui font corps avec ses décisions, pour tuer dans l'oeuf une hypothétique nouvelle guerre des chefs: lundi, il a annoncé un changement au sein de la direction du parti. Nathalie Kosciusko-Morizet, qui ne s'était pas privée de critiquer le "ni-ni" du second tour, s'en retrouve évincée.
> Chez les Verts, tentative de rapprochement avec Hollande
Chez les écologistes d'EELV, la soirée de dimanche n'a pas été bonne. Le parti fait un score moitié moins bon qu'en 2010, où il était monté à plus de 12% des voix. L'alliance d'Emmanuelle Cosse avec Pierre Laurent et Claude Bartolone n'aura pas suffi: c'est finalement la droite qui remporte l'Ile-de-France.
Face à un tableau morose, Cécile Duflot propose mardi matin une "coalition de transformation" à François Hollande. "Qu’il revienne à l’esprit de 2012 et rassemble enfin écologistes et communistes désireux de rejoindre un bloc majoritaire de transformation", appelle-t-elle dans Le Monde.
> Au Front de gauche, un premier bilan mardi
A la gauche de la gauche, l'heure n'en est pas encore aux annonces. Il s'agit d'abord de prendre la mesure du fiasco. "On s'est planté, voilà", constatait, amer, le porte-parole du PCF Olivier Dartigolles sur France Info dimanche soir. Jean-Luc Mélenchon lui s'est dit "humilié" par les seuls 7 élus obtenus au second tour.