Alain Juppé: "Je défendrai notre identité nationale"

Alain Juppé, candidat à la primaire de la droite, a livré mardi à Strasbourg un long discours sur l'identité, arrimé à son concept d'"identité heureuse", et a promis de "défendre l"identité nationale". Favori des sondages pour la primaire des 20 et 27 novembre prochains, face notamment à Nicolas Sarkozy qui a fait de l'identité un de ses axes de campagne, le maire de Bordeaux y a consacré un discours de plus d'une heure.
Il "porte contre vents et marées" l'idée de "l'identité heureuse", "un idéal" qui permet de faire face à ceux qui estiment que la "France serait condamnée à la peur". L'identité heureuse? "C'est mon objectif", a-t-il dit, appelant de ses voeux "une société fondée sur l’harmonie entre notre diversité et notre unité, respectueuse de nos différences, soucieuse de notre unité".
"Je persiste et je signe", c'est "une ambition collective", a-t-il assumé, affirmant vouloir "redonner aux Français une espérance", sans rien "ignorer de nos difficultés" et du "sentiment d’abandon" d'une partie de nos compatriotes.
"Nous sommes fiers de cette tradition d'accueil" de la France
Depuis des mois, Nicolas Sarkozy et ses partisans lui font un procès en naïveté sur ce thème. Alain Juppé réplique en convoquant "l'identité de la France" de l'historien Fernand Braudel, Jeanne d'Arc, Condorcet, Ferry, Péguy, mais aussi Marie Curie, "venue de Varsovie" et "Apollinaire, né sujet polonais de l'Empire russe".
"Nous sommes fiers de cette tradition d'accueil et nous voulons la garder vivante", a-t-il lancé. "Nous n’allons pas construire un mur tout autour des frontières de la France, les lignes Maginot sont toujours contournées."
Mais "nous avons le devoir d'exiger de ceux qui nous rejoignent qu'ils montrent une volonté véritable et sincère de s'intégrer à la communauté nationale". Il faut une "maîtrise des flux migratoires" et des "quotas".
"Nous mettrons Daesh hors d'état de nuire"
"Oui notre identité nationale doit être défendue et je la défendrai", a-t-il aussi affirmé.
"Contre les nationalismes", "les prophètes du déclin", "les communautarismes", "le jihadisme", a-t-il énuméré. Mais aussi contre "l'Etat islamique" (aussi appelé Daesh, Ndlr). "Nous les mettrons hors d’état de nuire", a promis Alain Juppé, "nous serons impitoyables".
Alain Juppé a aussi réaffirmé sa volonté d'un "accord solennel entre la République et les représentants du culte musulman" car "l'islam doit trouver lui aussi les moyens de s'accorder avec la République".
Le maire de Bordeaux a par ailleurs promis de construire "des places de prison dès le début du quinquennat", en réaction à l'annonce du gouvernement de créer 10.000 places de prison.
Petit message à destination des indécis pour la primaire: "Plus il y aura de votants, plus j'ai de chances de gagner".